Actualités of Wednesday, 15 November 2017

Source: panoramapapers.com

Au parlement camerounais, la crise anglophone n'est pas à l'ordre du jour

Le parlement camerounais Le parlement camerounais

Les députés et sénateurs vont renouer avec leurs hémicycles respectifs du palais des verres de Ngoa Ekéllé pour les premiers cités et du palais des congrès de Yaoundé pour les seconds le 14 novembre 2017, .

Ce sera pour le compte de la troisième et dernière session ordinaire du parlement pour le compte de l’année 2017. Traditionnellement la session de novembre est depuis l’alignement de l’année budgétaire sur l’année civile au début des années 2000, consacrée pour l’essentiel à l’examen et au vote du budget de l’Etat camerounais pour le compte du prochain exercice.

C’est ce qui sera certainement fait durant la session parlementaire du mois de novembre de cette année. Cependant les députés et les sénateurs auront au moins en esprit la situation préoccupante qui prévaut dans les Régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Les deux Régions sont secouées depuis un an par une grave crise socio politique avec à la base le sentiment chez de nombreux Camerounais anglophones que leur communauté est marginalisée par rapport à la majorité francophone.

Ces derniers jours, la crise s’est davantage durcie avec notamment la recrudescence de la violence. Déjà le jour de la grande mobilisation des sécessionnistes dans ces Régions le 1er octobre 2017, de nombreux députés et sénateurs se sont retrouvés ensemble, une grande première, à l’exception notable de ceux du Social Democratic Front,(SDF), la principale formation politique de l’opposition, au monument de la réunification à Yaoundé pour réaffirmer leur attachement à un Cameroun uni et indivisible. Ce monument symbolise en effet la proclamation le 1er octobre 1961 de la réunification des anciens territoires du Cameroun placés sous administration française pour l’un et sous administration britannique pour l’autre.

Avant cet acte, les parlementaires avaient siégé en novembre 2016, mars et juin 2017 sans qu’aucune question ne soit posée, aucune enquête ouverte, encore moins un débat organisé sur la crise anglophone. En dépit de la prérogative de contrôle de l’action gouvernementale à travers des questions orales ou écrites aux membres du gouvernement et la constitution des commissions d’enquêtes pour se faire une opinion propre sur des sujets qui les intéressent, plusieurs parlementaires indépendamment de leur bord politique, et par réalisme affirment que seul l’exécutif, mieux le Président de la République est en mesure de solutionner la crise.

A priori donc, on ne devrait pas s’attendre à une action forte du parlement en matière d’initiative en termes de proposition de solutions concrètes pour sortir de l’impasse en dehors des appels individuels ou collectifs au dialogue sans plus. Même le comportement des élus du SDF dont le plus grand fief électoral se trouve dans l’épicentre de la contestation ne devrait pas fondamentalement modifier la marche des choses au regard des rapports de force politique au parlement.