Il serait difficile de déterminer le nombre exact de personnes ayant perdu la vie suite à un accident de la route sur l’axe Bafoussam-Yaoundé-Douala vulgairement appelé «le triangle de la mort». Le dernier accident en date a causé une vingtaine de morts et plusieurs blessés sur la route de Bafia, entre Yaoundé et Bafoussam.
La responsabilité des chauffeurs est tout d’abord mise en cause. Certains ne respectent pas la limite de vitesse, d’autres ont un degré d’alcool élevé dans l’organisme mais prennent tout de même le volant, enfin d’autres ont des véhicules quasiment hors d’état d’utilisation (défaut d’allumage, moteurs usés, pneus mal entretenus, etc.).
La cause la plus évoquée concernant les accidents de la route au Cameroun c’est le mauvais état des routes. Le gouvernement est pointé du doigt. Les usagers accusent l’Etat de ne pas assurer l’entretien routier. «Mon travail me contraint depuis 4 ans à être sur l’axe Douala-Yaoundé deux fois par semaine. Je peux vous dire avec certitude que la première cause des accidents, contrairement à ce qu’on veut nous faire croire, c’est l’état de la route et son encombrement», témoigne dans les colonnes du journal Le Messager du vendredi 15 janvier 2016, Paul Mahel, journaliste de la chaîne de télévision Vox Africa. Les carcasses des véhicules accidentés ou tombés en panne restent la plupart du temps sur le trottoir.
Les chargés de la sécurité routière aussi sont indexés. «Tout le monde paye. Vitesse ou pas le gendarme va siffler», souffle un usager régulier de cet axe routier. Une allégation, qui selon le journal, est réfutée par les mis en cause. Pour l’expert en sécurité routière Martial Manfred Missimikim la Sécuroute, l’organisation en charge de la sécurité routière met tout en oeuvre pour limiter les catastrophes.