Actualités of Monday, 19 June 2023

Source: www.camerounweb.com

Axe lourd Yaoundé – Douala : 3 ministres saisis après la mort de Cabrel

Martin Camus Mimb interpelle 3 ministres Martin Camus Mimb interpelle 3 ministres

La mort de l’humoriste Cabrel Nanjip continue de révéler la colère des Camerounais vis-à-vis à l’axe mortel Yaoundé – Douala. Après les multiples sorties des internautes et lanceurs d’alertes, c’est au tour du journaliste sportif Martin Camus Mimb de réagir.

Pour le consultant, « s’il y’a un seul camerounais, qui continue de justifier les accidents sur cet axe par la sorcellerie, l’ivresse et autres, il est un adversaire déclaré au développement. La question n’est pas de savoir, si la sorcellerie n’existe pas, si des ivrognes et des irresponsables ne s’amusent pas avec les vies des gens sur cet axe. La question à chaque fois que nous devons nous poser est de savoir : « Avons-nous tout fait pour éviter que cela arrive ? ». Avons-nous tout fait pour sauver quelques vies de cette famille de onze personnes décimées récemment ? Avons-nous tout fait pour sauver Cabrel de son accident ? La réponse est non! Sinon, ce ne seraient pas les riverains, n’ayant aucune connaissance des premiers secours, malgré toutes leurs bonnes volontés, qui tireraient les corps des épaves. Mais LA SÉCURITÉ ROUTIÈRE ! »

« Elle ne consiste pas simplement à embusquer les hommes dans les buissons pour flasher les voitures en vitesse et leur faire payer 25 mille FCFA. Elle ne consiste pas simplement à sortir les voyageurs des bus à l’entrée de Yaoundé et leur demander des CNI. Elle ne consiste pas à poster les agents du ministère des transports avec des chasubles fluorescentes sur l’axe pour demander les triangles, les extincteurs, les boîtes à pharmacie et même les préservatifs ! La sécurité routière qui n’intègre pas le secourisme, fait tout, sauf ce qu’il y’a à faire. Autant on embusque les caméras dans les buissons, autant on peut déployer les équipes de secourisme le long de cette axe de nuit comme de jour », indique-t-il.

« Parce que pour constater la mort, il faut de l’expertise. Les villageois qui volontairement accourent lorsque ces drames arrivent, ne décrètent la mort que par la respiration. On pourra sauver plus d’accidentés, si les secours sont plus spontanés. Et d’ailleurs pourquoi cette sécurité routière demande la boîte à pharmacie si elle-même ne l’intègre pas dans son dispositif ? Même en construisant les autoroutes, il y aura toujours les accidents c’est vrai. Même dans les pays aux infrastructures routières de pointe, il y’a de cruels accidents. Mais la différence, c’est qu’il est impossible de faire un accident sur de tels axes et on ne le découvre que 24 heures plus tard ! Rien ne dit que si les dispositifs de secourisme étaient activés, on n’aurait pas sauvé plus de vies dans cette famille de onze personnes, ou même Cabrel et d’autres », poursuit le journaliste qui a, par la suite, interpelé 3 ministres.

« Mon plaidoyer citoyen s’adresse ce matin à trois ministères :
-Monsieur le Ministre des Transports, réorientez la sécurité routière et ses priorités sur l’axe lourd.
-Monsieur le Ministre de la Santé Publique, identifiez les structures de santé sur cet axe et organisez-les sur une distance de 10 km maximum, en centre spéciaux pour premiers soins des accidentés, avec défibrillateurs, et autres oxygène pour les massages cardiaques.
-Monsieur le Ministre de La Défense, organisez d’une meilleure façon les radars le long de la route. Multipliez leurs positions en faisant même savoir où ils sont et faire du paiement de 25 mille, la plus faible des sanctions et le dernier recours. Parce que payer 25 mille pour un business de 100 millions qui nous attend n’est rien. Mais on expose des vies.
Je n’interpelle pas le Ministre des travaux publics, parce que je pense qu’il sait quelle est sa responsabilité. Cette route est un assassin allongé qu’on appelle bitume. Prenez soin de vous », a-t-il conclu.