Les évènements dramatiques de Mamfe ont relancé le débat sur la nécessité de trouver une solution durable à guerre en cours dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun. Déclarés depuis 2017, ces conflits ont fait des milliers de morts et des millions de déplacés. Les centaines de milliers d’élèves ont abandonné les classes fuyant les atrocités. Le grand dialogue national initié par le chef de l’Etat Paul Biya n’a pas empêché la poursuite des crimes dans les régions anglophones du Cameroun.
Le massacre de Mamfé (24 morts selon le gouvernement) serait-il le crime de trop ? Ces femmes et enfants brulés vifs dans leur sommeil peuvent-ils mettre fin à la guerre au NOSO ? La question mérite d’être posée car la situation devient de plus en plus embarrassante même les dirigeants Ambazoniens. Le mouvement censé protéger les populations des deux régions devient au jour le jour une organisation terroriste. Plusieurs sources accusent les Amba Boys d’être à l’origine de ce massacre rallongeant la liste des griefs portés contre ces groupes armés séparatistes.
Depuis sa cellule à la prison centrale de Kondengui, l’ancien dirigeant de la république autoproclamée de l’Ambazonie, Sisiku Ayuk Tabe Julius fait une offre au gouvernement. Il propose 4 voies au régime de Paul Biya pour sortir la situation actuelle. « Le conflit en Ambazonie exige une résolution pacifique. Nous proposons quatre mesures de confiance pour ouvrir la voie aux négociations : un cessez-le-feu, le retrait des forces militaires, la libération de tous les détenus et le retour en toute sécurité des Ambazoniens de la diaspora », propose le leader ambazonien.
Le gouvernement camerounais selon des sources à la prison centrale de Kondengui aurait tenté une négociation infructueuse avec les dirigeants Ambazoniens il y a quelques années. Autour de Paul Biya, les barons ne sont pas unanimes sur la conduite à tenir face à la crise anglophone. Si certains se montrent favorables aux voies diplomatiques, d’autres ne jurent que par l’option militaire. Yaoundé n’a aucune intention de retirer ses troupes du NOSO.