Ce lundi 30 septembre 2024 marque un tournant décisif dans l'affaire Martinez Zogo, avec l'ouverture tant attendue des débats lors de la 9ème audience du procès. Cette journée, qui s'annonçait comme le début d'une nouvelle phase dans cette affaire qui secoue le Cameroun depuis près de deux ans, a débuté sur une note solennelle et empreinte d'émotion.
Une minute de silence a été observée en hommage à Maître Willy Likefack, avocat de l'État du Cameroun, tragiquement décédé des suites d'un accident de la circulation. Ce moment de recueillement a rappelé la gravité de l'affaire et l'importance des enjeux en présence.
L'ouverture des débats marque un tournant crucial après des mois de procédure. Depuis l'assassinat de Martinez Zogo, journaliste et animateur radio enlevé et torturé en janvier 2023 près de Yaoundé, le processus judiciaire a connu de nombreux rebondissements et reports. Les six premières audiences ont été largement consacrées à des questions de procédure, frustrant l'attente d'un public désireux de voir la justice avancer.
Cette neuvième audience devrait enfin permettre d'entrer dans le vif du sujet. Les 17 accusés, confrontés à des charges allant de l'assassinat à la complicité d'assassinat, en passant par la torture et la violation de consignes, auront l'occasion de présenter leur défense. Lors des audiences précédentes, tous avaient plaidé "non coupable", laissant présager des débats intenses.
La place de l'État dans ce procès reste un sujet de controverse. Le tribunal a maintenu sa position, considérant l'État comme civilement responsable, malgré la volonté de ses avocats de se constituer également partie civile. Cette décision pourrait avoir des implications significatives sur le déroulement du procès et la perception de la responsabilité étatique dans cette affaire.
L'affaire Martinez Zogo, qui a profondément choqué l'opinion publique camerounaise et internationale, soulève des questions cruciales sur la liberté de la presse et l'État de droit au Cameroun. L'ouverture des débats est donc attendue avec un intérêt particulier, dans l'espoir qu'elle apportera des réponses et, peut-être, un début de justice pour la victime et sa famille.