Les résultats du Baccalauréat d'enseignement général (ESG) 2024 au Cameroun sont enfin disponibles après deux semaines d'attente. Les candidats peuvent désormais consulter leurs résultats, notamment via le service numérique au 8070, témoignant de l'adoption croissante des technologies numériques dans le système éducatif camerounais.

Cependant, cette édition du Baccalauréat a été marquée par des controverses qui ont jeté une ombre sur l'intégrité de l'examen. Des rumeurs persistantes de fuites d'épreuves ont circulé, alimentées par des enregistrements audio entre étudiants suggérant que les sujets du premier jour correspondaient à ceux qui auraient été vendus quelques heures avant l'examen.

Face à ces allégations, la ministre des Enseignements secondaires, Pauline Nalova Lyonga, a fermement rejeté toute accusation de fuite. Elle a déclaré : "Les réseaux sociaux ne gouvernent pas les examens, c'est notre responsabilité. Nous avons minimisé la circulation des sujets. Ils sont désormais distribués quelques minutes seulement avant le début des épreuves, ce qui élimine toute possibilité de fuite. Actuellement, c'est 30 minutes avant l'examen; l'année prochaine, cela se fera sur place."

Ces controverses s'inscrivent dans un contexte plus large de lutte contre la corruption au Cameroun. Selon Transparency International, le pays occupe la 153e place dans le classement mondial de la perception de la corruption, soulignant les défis persistants en matière de gouvernance et de transparence.

Les mesures annoncées par la ministre, visant à réduire le délai entre la distribution des sujets et le début des épreuves, témoignent d'une volonté de renforcer l'intégrité du processus d'examen. Cependant, ces efforts soulèvent également des questions sur la logistique et la faisabilité de telles mesures à l'échelle nationale.

Cette situation met en lumière les défis auxquels le système éducatif camerounais est confronté, entre modernisation numérique et lutte contre la fraude. Elle souligne également l'importance de restaurer la confiance dans le processus d'examen, élément crucial pour garantir l'équité et la valeur du Baccalauréat.

Alors que les candidats découvrent leurs résultats, le débat sur l'intégrité des examens nationaux au Cameroun est loin d'être clos. Les autorités éducatives devront redoubler d'efforts pour assurer la transparence et l'équité des futures sessions, afin de préserver la crédibilité du Baccalauréat et, par extension, du système éducatif camerounais dans son ensemble.