Actualités of Saturday, 20 August 2016

Source: fr.allafrica.com

Bafoussam 1er: le chantier de l'hôtel de ville saccagé

Vue partielle de la ville de Bafoussam Vue partielle de la ville de Bafoussam

Un engin bulldozer sécurisé par des forces du maintien de l'ordre, a débarqué au petit matin ce jeudi 18 août 2016, pour mettre sens dessus dessous, le site où se construisait la commune d'arrondissement de Bafoussam 1er.

L'on se croirait dans un champ de ruine. Sur le site de construction de la commune d'arrondissement de Bafoussam 1er, tout est saccagé ce jeudi 18 août 2016. Les contrevents arrachés, des parpaings émiettés, du sable et du gravier étalés au sol, même hors du site du chantier.

Ce n'est pas tout. Dans un angle tout à côté, des tôles sont froissées, une case qui visiblement faisait office de magasin est détruite.

Le constat est flagrant. Les travaux sont à l'arrêt. Les populations ne cessent de défiler pour voir de visu de ce que d'aucuns qualifient de gâchis, et de se questionner sur les motivations de ses auteurs.

Selon des témoignages, c'est autour de 5 heures qu'un engin dit-on de la communauté urbaine de Bafoussam, y a fait irruption.

Protégé par des forces du maintien de l'ordre, il est passé à l'action. Faisant d'importants dégâts matériels que l'on estime à plusieurs millions Fcfa. Des morts, il a failli aussi en avoir.

Car apprend-on, des ouvriers qui dormaient sur le site ont été surpris dans leur sommeil par l'engin destructeur ; et l'un a été grièvement blessé.

Le gouverneur de la région de l'Ouest pointé du doigt

Le commanditaire de cette destruction ne serait autre que le patron de la région de l'Ouest. « A 5 heures 30 min, il y a une équipe de la communauté urbaine appuyée par quelques éléments de forces de l'ordre sous la demande du gouverneur de la région de l'Ouest sur le terrain de construction de l'hôtel de ville, et ont tout saccagé », renseigne Jules Hilaire Focka Focka qui pense qu'il s'agit là « d'un acte de barbares, de bandits, de voyous ».

En effet, au sortir d'une réunion de la commission ad-hoc chargée de régler le litige foncier opposant la communauté urbaine de Bafoussam, à la commune d'arrondissement de Bafoussam 1er, le 8 aout dernier, Awa Fonka Augustine avait sommé la commune de Bafoussam 1er de libérer la parcelle querellée.

La communauté urbaine devant lui rembourser la somme de 120 000 000 Fcfa, déboursée pour son acquisition. Trois jours plus tard, la communauté urbaine était descendue marquer le site des croix de saint André.

Et donnait 72 heures à la commune de Bafoussam 1er pour s'exécuter. Sous le prétexte qu'elle n'avait pas de sommation écrite, celle-ci était restée de marbre, avant de se voir servir finalement le document au début de la semaine en cours.

Mais brandissant les documents qui prouvent que le terrain dont elle revendique la propriété, a été acquis selon les règles en vigueur, et avec l'appui le parrainage du préfet de la Mifi, la commune de Bafoussam 1er a fait fi de la sommation du gouverneur.

Menace sur la cohésion sociale

Ce conflit semble avoir dépassé le cadre des municipalités en conflit. Des partisans des deux camps se prépareraient à poser des actes de violences.

Ce jeudi 18 août 2016, apprend-on, une marche « pacifique » de protestation des partisans de la commune de Bafoussam 1er a avorté.

Le maire, par ailleurs président de la section Rpdc Mifi centre, a ressemblé en urgence nombre de responsables de base de cette formation politique, afin de les inviter à appeler leurs militants au calme.

« Il ne faut pas que certains font des règlements de compte en s'appuyant sur nous. On va saisir la justice, et elle fera son travail. Il faut que les militants restent calmes », a conseillé Jules Hilaire Focka Focka. Seulement tout peut dégénérer à tout moment.

Notons que la construction de l'hôtel de ville de Bafoussam 1er, va couter 500 000 000 Fcfa, financée en partie par le fonds spécial d'équipement et d'intervention intercommunale (Feicom).