Interpellés pour vol d’un téléphone portable, ils ont été inculpés pour défaut de carte d’identité nationale. Les organisations de défense des droits humains estiment qu’il était de bon ton qu’ils comparaissent libres.
Adèle Foteu Makoudjou, 13 ans et élève en From IV au collège privé La Confiance à Bafoussam, est envahie par une vague de tristesse ce 1er janvier 2018. Contrairement à ses camardes du quartier Djeleng V à Bafoussam, elle passe la fête du nouvel an dans un espace clos et insalubre.
Il s’agit d’un couloir aménagé pour des gardes à vue moins sévère au niveau du commissariat central de la ville de Bafoussam. « Je n’ai rien fait de mal pour me retrouver ici », confesse-t-elle.«Les policiers sont venus nous arrêter au niveau de Grand Château au quartier Tougang-village au petit matin du 27 décembre 2017 », déclare–t-elle. Par la suite, elle fait savoir qu’une suite à une bagarre entre des jeunes pour une histoire de téléphone volée dans la journée du 26 décembre 2017, l’un des protagonistes, âgé de 16 ans et élève au collège saint thomas de Bafoussam, est allé se plaindre à la Division régionale de la police judicaire de l’Ouest (Drpj-O), à Bafoussam.
Raflés au petit matin
En réaction à cette plainte, les éléments du commissaire divisionnaire Oumarou ont effectué une descente au quartier Tougang pour rafler tous les suspects ou personnes soupçonnées d’avoir participé à cette opération. Lors des confrontations au niveau de cette unité, les uns et les autres sont passés aux aveux, et le téléphone objet des conflits a été restitué. Ce qui fait que plaignant s’est débiné.
Seulement, Foteu Adèle et ses amis et ses amis n’ont pas été élargies à la fin des enquêtés préliminaires. Ils ont été inculpés pour défaut de carte d’identité nationale (Cni). Appelés à passer devant le procureur de la République prés des Tribunaux de Bafoussam le 29 décembre 2017, les mineurs en question n’ont pas été entendus. Pour des raisons liées-selon toute vraisemblance à l’indisponibilité du procureur de la République, cette dernière et ses amis ont vu leur garde à vue prolongées. Ils ont transférés au commissariat central de Bafoussam. Il s’agit, entre autres, de : Kouam Arnaud, Tcheutchoua Loic et Ndé.
Prés comme des colis du Procureur
Jusqu’à ce 1er janvier 2018, ils étaient encore en cellule. Interpellé par Franklin Mowha, président de l’organisation de défense des droits humains Frontline Figthing For Citizen Interest’s(Ffci), Simon Zimbi Mbankwene, commissaire divisionnaire et délégué régionale de la sureté nationale à l’Ouest, a instruit au chef du commissariat central de Bafoussam de vérifier si l’interpellation et la gardé à vue des mineurs en questions s’étaient fats suivant la légalité et le respect des droits humains. Celui-ci s’est déchargé en indiquant que « ces enfants gradés à vue sont des colis transmis dans ses services par le Procureur de la République prés des Tribunaux de Bafoussam ».
Ce qui signifie qu’il ne saurait les libérer sans l’autorisation du chef local du ministère public. Une situation qui fait monter la moutarde chez Franklin Mowha et autres défenseurs des droits humains. « Ces enfants doivent immédiatement être libérés. Ils doivent comparaitre libre. C’est notre revendication. Nous dénonçons les conditions de détention et la prolongation de leur garde à vue. Ce sont des mineurs.
Ils méritent un regard clément des autorités policières et judicaires », soutient le président du Ffci. Mais en attendant la date du 02 janvier 2018, jour de leur prochain rendez-vous avec le Procureur de la Républqiue, ces adolescents manifestent, chacun à son niveau, une bonne dose de frustration. Car, ils sont tristes de vivre la fête de la Saint-sylvestre loin de l’ambiance familiale.