Selon le Quotidien Emergence, les militants démissionnaires dénoncent un certain rapprochement de leur formation politique avec le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), le parti au pouvoir.
Le Social Democratic Front (SDF) connaît une série importante de démissions dans la circonscription électorale de Bafoussam 1er dans la Région de l’Ouest Cameroun. Comme motif de ces départs, les militants dénoncent «un rapprochement curieux vers le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais», indique Emergence du 9 août 2016. Le journal précise que 6 lettres de démission ont été adressées à Ni John Fru Ndi, le président national du SDF, à Jean Tsoumelou, le coordonnateur régional du parti dans la Région de l’Ouest, et aux présidents des circonscriptions électorales de Bafoussam 1er et de Bafoussam 3e.
Dans la liste des démissionnaires du SDF, on note la présence de Samuel Tchoffo, le premier président de la circonscription électorale, par ailleurs ancien Maire de la Commune de Batcham. Pour lui, les raisons de son départ du parti politique sont claires: «C’est pour des raisons personnelles, motivées par une dangereuse mutation de l’idéologie du SDF: rapprochement curieux vers le RDPC, parti qui a mis et s’évertue à maintenir le Cameroun à genoux», déclare-t-il.
«Ce dangereux rapprochement du monstre ramène le Cameroun au parti unique où la seule voix du maître est écoutée. C’est comme si le SDF se joue des aspirations du peuple qui croupit sous les ravages d’une paupérisation croissante et savamment entretenue; et sous les effets d’une corruption érigée en norme de gouvernance publique», poursuit-il.
D’autres militants démissionnaires dénoncent par ailleurs l’achat des consciences. «Aux heures de gloire du SDF, seul comptait le militantisme. Aujourd’hui incapable de donner à ses militants une culture politique susceptible de les maintenir dans les rangs du parti, le SDF a rejoint le parti au pouvoir dans l’achat des consciences alors qu’il n’a pas les moyens pour cette politique-là. Certains militants ont compris que, si le vote est devenu une marchandise, mieux vaut la vendre au plus offrant qui n’est autre que le RDPC», déclare André Téné membre de la cellule de Sessang dans l’Arrondissement de Bafoussam 3.