A la suite de la dénonciation du commandant de brigade de Djeleng à Bafoussam qui aurait pris 500 000 francs pour libérer le notable criminel notoire, je m’en vais vous raconter un des grands coups qu’il a frappés dans la ville de Bafoussam en complicité avec le procureur de la République du tribunal de Bafoussam.
Le 8 juillet, nous sommes arrêtés à Douala, un ami, une fille et moi. Tous les 3 sommes conduits de Douala à la brigade de Djeleng 5 à Bafoussam sans même savoir pourquoi. À la brigade, nous retrouvons un étudiant qu’on dit être notre complice et qui y est gardé depuis une semaine au motif qu’il fait partie d’un groupe Telegram dont un membre a arnaqué une femme pour prendre plus de 10 000 000 de francs. C’est à ce moment seulement que nous prenons connaissance de façon informelle du motif de notre arrestation.
Le lendemain, nous sommes interrogés sur notre activité dans ce groupe Telegram qui consiste simplement à consulter sur Internet les pages de publicité de certaines structures pour augmenter leurs vues et justifier les frais publicitaires qu’elles payent. Ceci se fait contre paiement de 200 à 500 francs, selon le nombre de pages qu’on consulte.
Pendant que nous essayions encore de comprendre en quoi l’activité est délictuelle, le commandant de brigade se propose de nous faire rencontrer le plaignant. Un homme (et non plus une femme) se présente et nous propose un arrangement à l’amiable. Il dit pouvoir se contenter de 5 000 000 au lieu de plus de 10 000 000 qu’on dit avoir escroqués.
Je précise que nous n’avons vu aucune plainte, aucune preuve de transfert d’argent. Malheureusement, pendant que certains parents cherchaient à entrer en contact avec un avocat, un des parents, en raison du fait que son fils devait voyager pour l’étranger dans les 3 jours qui suivaient pour continuer ses études, a apporté la somme de 1 000 000 de francs et encouragé les autres à faire autant pour que l’affaire ne traine pas, parce que disait-il, le procureur étant le frère et complice du commandant de brigade, l’affaire allait beaucoup trainer si on laisse continuer la procédure.
C’est ainsi qu’une somme de 3 500 000 a été réunie par les parents des enfants gardés à vue à la brigade de Djeleng à Bafoussam, que le commandant a pris pour dit-il donner au plaignant. Après quoi, il a aussi demandé son carburant qui a été donné par le frère d’un des enfants.
Le lendemain, nous n’étions toujours pas libérés et on nous a fait comprendre que le procureur a refusé notre libération au motif que le commandant ne lui a pas rendu compte de la négociation. C’est alors qu’on est aussi allé le « voir » et à la tombée de la nuit nous étions libres.
Les populations alentours de la brigade nous racontent comment ce commandant avec la complicité de certains civils qu’il utilise comme indics passe le clair de son temps à arnaquer les populations de Bafoussam. Il dit d’ailleurs à qui veut l’entendre qu’il est le frère et l’allié en business du procureur de la République. Et personne ne peut rien contre lui.