Le taux de mortalité lié au VIH/Sida est réduit de 30% au Cameroun. Entretien avec le Dr. Elat Nfetam.
Le taux de mortalité mondial lié au Vih/Sida est en recul de 45% par rapport à 2005, selon un rapport de l'Onusida. Que dire de la situation au Cameroun ?
En termes d’estimation du nombre de décès liés au Vih/Sida, l’Agence des Nations-unies chargée de la lutte contre le Sida (Onusida) a donné une réduction de 45% sur pratiquement dix ans. Les estimations au Cameroun tournent autour de 30% de réduction de la mortalité liée à cette maladie pendant cette même période.
Quelles sont les mesures prises au Cameroun pour parvenir à ce résultat ?
Plusieurs mesures ont été prises pour permettre d’une part de dépister ceux qui sont séropositifs et d’autre part de les mettre sous traitement. Nous avons d’abord amélioré l’accessibilité aux antirétroviraux. Car les décès liés au Vih/Sida sont souvent causés par la négligence et le non-respect du traitement sur ARV ou alors au fait que les malades n’ont pas accès au traitement. L’amélioration de l’accessibilité aux ARV, haute mesure sociale du chef de l’Etat a rendu gratuit ce traitement depuis 2007.
Dès lors, beaucoup de malades ont accès à ces médicaments qui permettent d’améliorer la qualité de la vie des personnes souffrant du Vih/Sida. Nous avons aussi la politique de décentralisation, qui permet de rapprocher de plus en plus les centres de prises en charge des malades, ce qui augmente l’accessibilité géographique à ces patients. En plus il y a plusieurs campagnes de dépistage organisées qui permettent quand même aux populations de connaître chacune son statut sérologique. Ce qui permet aussi de mettre les personnes séropositives sous traitement.
Combien de personnes sont sous traitement au Cameroun et quelles conditions sont établies pour faciliter leur accès aux ARV ?
Jusqu’en juin 2016, c’était pratiquement plus de 180 000 personnes qui étaient sous traitement. Plusieurs mesures sont prises pour faciliter l’accès au traitement. Notamment, la réduction du nombre d’examens de suivi biologique. On est parti de quatre examens à un seul. En plus de cela, nous mettons progressivement en place ce qu’on appelle la dispensation communautaire à travers les associations : pour les patients qui sont stables, on leur permet d’aller prendre leurs traitements dans les associations travaillant en collaboration avec les unités sanitaires.