Ils protestent contre l'augmentation des prix des boutiques dans les différents marchés de la ville, décidée délibérément et sans justificatifs par le délégué du gouvernement, Vincent Ndumu Nji
Up station, Bamenda, ce Mardi 13 Juillet 2016. Le grand carrefour dit « Governor junction », allant vers les services du gouverneur de la région du Nord-Ouest est envahi par une foultitude des commerçants mécontents, issues des principaux marchés de la ville. En l'occurrence, main Market, food market, Ntarikon Market, pour ne citer que ces trois là. C'était à l'effet de manifester leurs mécontentements vis-à-vis d'une décision rendue public récemment par le délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Bamenda qui, selon les manifestants, visait à revoir à la hausse le bail des espaces marchands, en faisant passer du simple au plus du double. Ce qui aura véritablement provoqué le courroux de ces derniers, qui décident de se faire entendre par le numéro 1 de la région, Adolphe Lélé Lafrique. Les voyageurs en direction de l'Ouest ont dû payer le prix.
Car il n'était plus évident de traverser Up Station en toute quiétude, à cause de ce mouvement d'humeurs. Bref, tout a été paralysé dans la citée des gentlemen, le temps d'une matinée. Sur les pancartes, les grévistes (assis à même le sol sur la chaussée pour la plupart) se sont fait entendre à travers des messages interpellateurs, récriminant les attitudes du délégué du gouvernement, Vincent Nji Ndumu qui n'est plus visiblement porté à cœur par ses concitoyens
Devant une telle situation, la seule solution pour éviter les débordements ne pouvait être que la voie de la diplomatie. Il fallait tout mettre en œuvre par les autorités locales pour désamorcer la bombe. C'est ainsi qu'après échanges avec ces commerçants, le secrétaire général des services du gouverneur de la région du Nord-Ouest prendra des mesures qui tranchent en leur faveur : « Vous ne paierez aucun franc de plus sur le loyer de vos boutiques », a donc déclaré Absalom Woloa Monono. Une décision sur fond de victoire des commerçants sur le délégué du gouvernement qui fait revenir automatiquement le calme au sein des commerçants, dont le degré de nervosité avait atteint le summum. Ce que l'on retient tout compte fait après ce dénouement, c'est que le prix des boutiques reste maintenu à 10.000Fcfa dans les différents marchés de la ville de Bamenda.
Bon à savoir, Vincent Ndumu Nji, délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Bamenda, venait de revoir le loyer à la hausse selon la grille mensuelle suivante : de 10.000 à 25.000fcfa à Bamenda Main Market, de 10.000fcfa à 20.500fcfa à Food market et Ntarinkon Market. « A prendre ou à laisser, en s'opposant à toute concertation », a-ton appris des grévistes. Ce feuilleton remet au goût du jour une réalité qui se veut une tradition dans nos différentes métropoles où les « Super-maires » usent de leurs pouvoirs pour imposer un rythme à la population, sans tenir compte du niveau de vie.
Le paradoxe c'est que même les maires qui sont élus par les populations sont impuissants devant la machine de ces magistrats nommés par le chef de l'Etat. Nul doute qu'il s'agit d'un sujet qui fâche et qui devrait être repensé au plus haut niveau de l'Etat pour permettre aux citoyens de jouir de leurs choix électoraux. C'est la moindre des choses dans un pays qui se veut démocratique comme le Cameroun. Le cas de Bamenda n'est qu'un cas parmi tant d'autres que l'on enregistre au quotidien à travers le triangle national.