C’est une ville de Bamenda fortement sécurisée qui a accueilli les congrès ordi-naire et extraordinaire du Sdf les 22, 23 et 24 février 2018. Un évènement dont l’effervescence du palais des congrès de la ville éponyme contrastait radicalement avec l’ambiance de ville fantôme que traduisaient les rues désertes, les commerces fermés et les mines des quelques habitants qui se hasardent quelques fois à sortir.
L’habitué de l’axe dégradé qui rallie la ville de Bafoussam au chef-lieu de la région du Nord-Ouest peut néanmoins remarquer que les multiples postes de contrôle installés dès l’entrée de l’agglomération de Santa donnent lieu à des pratiques de monnayages. Il arrive souvent qu’un passager interpellé pour défaut de pièces d’identification soit mis de coté puis relaxé quelques minutes seulement après par certains éléments de la police et de la gendarmerie contre d’une somme exigée.
Il a aussi été noté que les voyageurs détenteurs de documents justifiant la perte de leur pièce d’identité ou en attente de la délivrance de leur carte nationale d’identité se voient retenus dans les différents postes de contrôle. L’on peut aussi remarquer la présence de quelques éléments du contrôle routier de la gendarmerie à quelques endroits du trajet. Ces derniers se livrent à la pra-tique de monnayage des véhicules qui, malheureusement, prospère sur les diffé-rents axes reliant Bafoussam et Bamenda, Douala et Yaoundé. Cela au vu et su de tous y compris les autorités en charge de la lutte contre l’incivisme et la généralisation de la corruption.
tarifs de transport
Faire le trajet Bafoussam-Bamenda pourrait bien s’apparenter au récit biblique du «Chemin de Damas» en version camerounaise. A l’état désolant de ce tronçon de la route nationale numéro 4, il faut prendre en compte la fluctuation des tarifs des titres de transport exigés par les différentes agences en partance pour la capitale régionale du Nord-Ouest. Le prix du billet il y a quelques temps fixé à 800 francs Cfa est progressivement passé à 1000 francs, 1200 francs puis 1500 francs Cfa.
Sur cet axe long de 90 kilo-mètres, le passager empruntant une agence à destination de cette région est désormais obligée de débourser 2000 francs Cfa au départ de Bamenda pour Bafoussam. Raison avancée : «Vous êtes libres d’attendre le couvre-feu ou de payer si vous voulez voyager.»
Les délégués de l’Ouest en colère
Officiellement personne n’assume ce fait. Pourtant, les délégués de la région de l’Ouest à ce congrès du Sdf murmurent leur mécontentement. Si le financement de leur transport a été pris en charge par le député Mbah Ndam, ils accusent l’un des leurs d’avoir détourné la dotation mise à leur disposition par le candidat Joshua Osih. Pis, ils dénoncent la posture «autoproclamée de directeur de campagne du président Osih dans la région de l’Ouest».
Leur camarade député de la Mifi, Deffo Oumbe Sangong indique pour sa part avoir reversé les sommes querellées aux ayants-droit. Evidemment l’argument ne convainc pas ses accusateurs qui indiquent que les 177 voix sur 180 exprimées en faveur du nouveau candidat du Sdf à la présidentielle ne sont pas le fait de l’activisme du supposé directeur de campagne. «Nous avions convenu de soutenir Osih Joshua depuis longtemps» déclare sous cape un délégué Sdf de la région.