La cérémonie y relative s’est tenue à la chefferie supérieure Bamendjou le 3 octobre dernier et fait de l’impétrant un des plus hauts dignitaires princier de cette chefferie. C’est sous la diligence du maitre des céans, Jean Rameau Sokoudjou himself que Hilaire Kamga a intégré le cercle très fermé des notables de la cour supérieure Bamendjou. Une cérémonie sobre mais chargée d’émotion où officiellement, il lui est conféré le titre honorifique de « Wabo Souop Koung Fo’o » , le distingué notable qui garde ou qui veille désormais sur la lance de guerre du chef Bamendjou.
Un titre qui, dans la tradition Bamiléké allie deux choses en même temps. D’abord « Wabo » dans la nomenclature de la chefferie Bamiléké, est la plus haute distinction parmi les notables qui n’appartiennent pas à la lignée royale ou princière avec obligation de siéger à la cour lors des réunions. La deuxième distinction est « Souop » , un titre consacré à la lignée princière. Les deux mis ensemble, rendent le titre plus sublime, et renseignent la lourde responsabilité conférée désormais à ce noble juriste défenseur des droits humains à la cour supérieure Bamendjou et au sein de la communauté bamiléké.
Par ailleurs, cet anoblissement est la résultante d’un processus qui a duré 13 mois. « Je mesure l’importance de la responsabilité parce que le roi est un messager de la paix, un messager de la réconciliation nationale au Cameroun, un messager de la réconciliation des peuples mais surtout un messager de la préservation du patrimoine culturel africain. Et faire de moi le gardien de sa lance, c’est le demander de l’aider à concrétiser l’ensemble de ces missions-là, ou alors à les poursuivre telle qu’il le fit dans les années de la lutte pour l’indépendance ou alors de la résistance. C’est une responsabilité que je mesure la charge et le poids et je ferai l’essentiel pour être à la hauteur de cette lourde responsabilité » , a confié Hilaire Kamga en portant fraîchement ses attributs. Dans l’immédiat, il compte organiser un pèlerinage en novembre prochain pour permettre à toutes les personnalités du Cameroun et d’ailleurs qui souhaitent connaître davantage la culture de cette région, de s’y rendre pour toucher du doigt les réalités du cru.
Présidentielle 2025
Il convient de rappeler par ailleurs que cet anoblissement n’est pas un acte fortuit car il se produit dans un contexte conflictuel tous azimuts. Le conflit entre anglophone et francophone, le conflit entre religion traditionnelle et religion catholique, les conflits communautaires et surtout à l’heure où le pays s’apprête à vivre élection présidentielle l’année prochaine, déchaînant déjà toutes les passions.
« Sur tous ces chantiers, le Fo’o des Bamedjou est présent et tient à cœur la nécessité de pouvoir contribuer à maintenir la paix coûte que vaille, dans ce pays avant de s’en aller, lui qui a célébré récemment des 71 ans sur le trône » , a souligné l’anobli dans ce sens. Dans ce contexte, reconnaît Hilaire Kamga, « faire de moi son porteur de lance, un notable-prince, est une lourde responsabilité. » . Il poursuit en indiquant que le message que « le Fo’o lui a transmis est de l’aider à réaliser le vœu qui est le plus cher pour le Cameroun, faire maintenir la paix entre les enfants du Cameroun de quelque région qu’ils soient. » Par ailleurs, tout en étant bamiléké, le Fo’o Rameau Sokoudjou est autant attaché à la région du Centre où il a été adopté. Il est de ce fait un fils de la région du Centre, faisant ainsi, comme confie l’anobli, « la jonction entre les Bétis et les Bamilékés » .