La cérémonie d'inhumation de l'officier général s'est déroulée samedi en présence de Jean Baptiste Bokam, représentant personnel du chef de l’Etat.
On aurait dit le tout premier et l'ultime commandement, une revue des troupes du général de brigade Alphonse Nkameni ! Près de 3 000 personnes debout, deux pelotons de la gendarmerie au garde-à-vous. Les clairons et tambours de la Musique de la gendarmerie retentissant sur l'esplanade de la chapelle de Manila à Banka, dans le Haut-Nkam, région de l’Ouest, samedi.
Un sous-lieutenant (porte-fanion) porte le képi flanqué de deux étoiles, nouveaux attributs de l'illustre disparu. Dans la solennité, dix officiers aspirants, procèdent au dépôt du cercueil couvert du drapeau national devant l'aréopage de personnalités. Au premier rang, Le secrétaire d’Etat à la Défense chargé de la gendarmerie nationale, Jean Baptiste Bokam, représentant personnel du chef de l’Etat, chef des Armées, le secrétaire général du Comité central du RPDC, Jean Nkuété et plusieurs officiers généraux. Le chef supérieur Banka, dont le général Nkameni était un fils et proche, est assisté par plusieurs autres autorités traditionnelles de la région.
Dans son homélie de circonstance, l’évêque du diocèse de Bafang, Mgr Abraham Kome, convoque la notion de la « bonne/mauvaise mort ». S’inspirant de la philosophie et de la théologie, le prélat fait remarquer que la mort, au bout de chaque chemin, est cette rupture violente et ce détachement d'avec un être cher, qu'on aime. Seulement, le prélat reconnaît qu'il existe une bonne mort, comme celle du général Nkameni qui, le 22 janvier dernier à Bogo dans l'Extrême-Nord, réalisait une bonne œuvre pour la protection de ses concitoyens.
«Pour un homme généreux, simple, rassembleur, dont le contexte de son décès est le témoignage le plus éloquent, il est mort d'une bonne mort. Il a donné sa vie, sur le chemin du combat contre le mal. Il n'a pas vécu pour lui-même. Mais pour le Seigneur, pour la nation il est mort pour les causes altruistes », rappelle l’évêque. Et l'oraison funèbre, lue par le général de brigade Daniel Elokobi, directeur central de la coordination à la gendarmerie, n'en dira pas moins.
Celui qui était jusqu'à sa mort commandant de la 4e région de gendarmerie de Maroua, aura totalisé près de 30 ans de bons et loyaux services. Des services accomplis avec « persévérance, panache et héroïsme », comme le souligne le chef de l’Etat dans le message de condoléances à la famille, lu par le préfet du Haut-Nkam, Gabriel Essoa Eloi.