Le président de l'Assemblée générale rompt le silence et explique pourquoi l'ancienne équipe est encore en place.
Il y a presqu‘un an que votre mandat est terminé et l'on vous voit toujours garder le poste. que se passe-t-il ?
Me Nico HALLE:Je vous remercie et je suis bien content que vous vous intéressez à cette situation qui semble être bien préoccupante et même inquiétante. Pour moi, c’est assez troublant. Je n'arrive pas à organiser une Assemblée générale qui devait déjà se tenir depuis le mois de février de cette année pour passer le témoin.
Je voulais juste attirer votre attention sur le fait que, depuis le mois d'Aout 2016, j’ai commencé à écrire, au Bâtonnier pour annoncer les préparatifs pour d'éventuelles élections. Notre mandat devant s'achever en principe au mois de janvier 2017.Donc, on avait préconisé organiser une Assemblée générale élective en mars ou alors en avril.
On avait même choisi le local et le lieu. On avait opté pour le Sud-ouest, plus précisément Buea qui avait été choisi pour accueillir les travaux de cette Assemblée générale. On avait même visité les lieux pour voir si l'espace était suffisant pour accueillir près de 3000 personnes. Et pendant qu'on est en train d'organiser la chose, arrive ce mois d'octobre où les revendications légitimes des avocats ont commencé.
Après c'étaient les enseignants. Cela a complètement fauché tout le programme. Cela a bouleversé le plan que j'avais mis sur pied avec mon Vice-président. J’avais donc envoyé une correspondance aux confrères, aux avocats, pour leur dire pourquoi, on ne pouvait pas tenir une AG.
ON NE PEUT ORGANISER DES ÉLECTIONS DANS UNE CRISE.
Et compte tenu de la représentation nationale du Barreau, je ne pouvais ne pas attendre que la paix totale revienne pour organise une assemblée générale inclusive. Cela veut tout simplement dire que tout le monde doit faire partie.
Donc je continue à attendre. Mais au cours de cette année, certains confrères m'ont appelé en me demandant si on ne pouvait pas aller de l'avant en CONVOQUANT UNE ASSEMBLÉE GÉNÉRALE. Je dis que je ne peux pas convoquer une Assemblée générale parce que la crise persiste. Je pense qu’ils ont compris après mes explications.
Très récemment encore, il y un autre qui m'a appelé, je lui ai répondu que notre loi organique est bien claire. Si jamais, le président de l'Assemblée générale de l’Ordre ne convoque pas une Assemblée générale, il y a d'autres alternatives.
Il y a donc possibilité que le garde des sceaux, le ministre de la justice, qui a autorité, puisse convoquer une Assemblée générale s'il n'arrive pas à le faire.
Le conseil de l'ordre peut le faire. Si le conseil de l'ordre n'en peut pas, une majorité absolue des avocats peuvent convoquer une assemblée générale.
On a mis ces mécanismes-là parce qu’on peut avoir un président qui ne veut rester aux affaires, qui ne veut pas quitter le pouvoir.
Comme on voit dans d'autres structures où des gens cherchent à s'accaparer du pouvoir. Les mandats arrivent à la fin, mais les gens préfèrent les manigances pour s'éterniser à leurs postes.
Est-ce que ce n'est pas votre cas aussi? On peut le penser également...
Me Nico HALLE: Celui qui va me soupçonner ne me connait pas. Parce que j'avais annoncé dès le début que je ne pouvais pas faire deux mandats. Et je préparais déjà les élections.je dois vous dire combien je me sens mal à l'aise. Je suis même très mal à l’aise.
Je suis même frustré, parce qu'en ce moment, j'aurais déjà passé le témoin à l'autre. Il y a plus de 2000 avocats.il y en a qui peuvent même gérer mieux que moi, l'Assemblée générale.je n'ai pas le monopole de connaissances ou bien de la gouvernance, encore moins de sagesse.