Actualités of Friday, 8 May 2015

Source: Les Afriques

Bernard Cazeneuve bientôt en visite à Yaoundé

Le ministre de l’intérieur français, Bernard Cazeneuve, va entamer une tournée en Afrique à partir du 14 mai, qui le conduira au Cameroun, au Tchad et au Niger.

La question de l’immigration sera au cœur d’une mission à connotation sécuritaire qui va conduire Bernard Cazeneuve bientôt au Cameroun, dans le cadre d’un périple en Afrique. Ces dernières semaines, au moins 2 000 candidats à l’immigration ayant quitté l’Afrique se sont noyés en tentant de rejoindre les côtes européennes, et plusieurs centaines d’autres sauvés in extremis.

Pour beaucoup d’immigrés qui ont réussi à atteindre l’Europe, les conditions de vie et d’accueil sont souvent catastrophiques. Les lieux qui leur servent de refuge sont parfois insalubres, comme le camp du Nord-Pas-de -Calais en France, où Cazeneuve s’était rendu lundi dernier pour voir sur place les conditions d’accueil des migrants, avant de tirer la sonnette d’alarme.

Immigration et conflit : deux problèmes liés

C’est lors de sa visite à Calais que Bernard Cazeneuve avait annoncé qu’il se rendra en Afrique la semaine du 14 mai afin d’évoquer ce sujet délicat de l’immigration avec ses homologues africains.

Le ministre français a estimé qu’il était «urgent de doter l’Union européenne d’une politique migratoire et d’une politique de l’asile qui soit à la hauteur des enjeux», dix jours après un sommet européen sur ce problème. Il a aussi évoqué la nécessité d’une «diplomatie des migrations et du développement».

Rappelons que ces 3 pays (Cameroun, au Tchad et au Niger) sont en guerre depuis plusieurs mois contre le groupe terroriste Boko Haram. Dans ce contexte, des centaines de milliers de refugiés qui ont fui les combats et les exactions de la secte islamiste se retrouvent actuellement entassés au Niger et Tchad qui accueillent environ 850 000 déplacés. D’ailleurs, le directeur des opérations du Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), John Ging, a qualifié de « honteux » le fait que la communauté internationale ne vienne pas davantage en aide à ces pays pour gérer les flux de refugiés. « Tout appauvris qu’ils sont, ils font preuve d’une humanité exemplaire en ouvrant leurs frontières à des centaines de milliers de réfugiés fuyant leurs voisins déchirés par la guerre : le Nigéria, la République centrafricaine, le Mali, la Libye et le Soudan », a-t-il ajouté.