L'écrivaine panafricaniste Calixthe Beyala a lancé ce samedi 16 novembre une mise en garde percutante à l'encontre des détourneurs de fonds publics camerounais. Dans une déclaration qui fait déjà grand bruit, l'auteure pointe du doigt l'inefficacité des stratégies de dissimulation de capitaux en France.
Avec sa verve caractéristique, l'écrivaine franco-camerounaise dénonce un système qu'elle qualifie de "gaspillage". Selon elle, l'investissement des fonds détournés dans l'immobilier français constitue une double perte pour le continent africain. "Le pays d'Astérix a l'art de confisquer tous les biens issus des vols en Afrique sans que pour autant le continent en profite", souligne-t-elle avec une ironie mordante.
Cette nouvelle prise de position s'inscrit dans la continuité de l'engagement de Calixthe Beyala pour son pays d'origine. L'auteure de "L'homme qui m'offrait le ciel" s'est particulièrement illustrée ces derniers mois par ses interventions sur la situation politique au Cameroun. En octobre dernier, alors que l'absence prolongée du président Paul Biya suscitait des interrogations, elle avait déjà marqué les esprits en appelant à l'unité nationale.
Dans son message, l'écrivaine évoque également une dimension morale, rappelant que la "cruauté collective" engendre une "punition individuelle". Une manière de souligner que les actes de prévarication ne resteront pas impunis. "Qui tue par l'épée, périra par elle. Le Karma existe", prévient-elle.
Au-delà de la dénonciation, Calixthe Beyala livre un message d'espoir et de confiance dans les ressources du peuple camerounais. Elle met en avant la résilience de ses compatriotes, qu'elle décrit comme des "hommes et femmes travailleurs et courageux", capables de surmonter les épreuves.
Sa position sur la situation politique actuelle du pays reste nuancée. Tout en appelant à un changement, elle souligne que les Camerounais ne souhaitent pas la disparition du président Biya, mais plutôt son retrait honorable de la vie politique, "une retraite bien méritée" selon ses termes.
Cette nouvelle sortie de Calixthe Beyala intervient dans un contexte de débat croissant sur la restitution des biens mal acquis et la lutte contre la corruption internationale, questionnant les mécanismes de confiscation et de restitution des avoirs illicites entre la France et l'Afrique.