Pour le politologue Njoya Moussa, enseignant à l’Université de Yaoundé 2, le dernier réaménagement gouvernemental survenu le vendredi 02 octobre 2015 a permis de restaurer l’autorité du Premier Ministre Philémon Yang qui avait du mal à s’affirmer.
Un pouvoir rétabli notamment avec le départ du Gouvernement de Ama Tutu Muna, ex Ministre des arts et de la Culture qui s’était engagée depuis plusieurs mois dans un bras de fer avec le Chef du Gouvernement au sujet de la gestion des droits d’auteur des artistes musiciens et le retour de Louis Paul Motaze, ancien secrétaire général des Services du Premier Ministre, au Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (MINEPAT).
«Ce qu’on peut retenir comme principale raison de ce réaménagement, c’est la volonté de restauration de l’autorité du Premier Ministre qui était de plus en plus en mal. C’est l’analyse qu’on peut faire du départ du gouvernement des personnalités comme Ama Tutu Muna mais également le retour de Motaze au Ministère de l’Economie. Il était tantôt gestionnaire des grands projets bien qu’étant secrétaire général des services du Premier Ministre et plus ou moins qualifié comme un premier Ministre bis, tellement il prenait de l’envergure au point de mettre sous l’ornière celui qui était censé être son patron, le Chef du Gouvernement», indique l’universitaire, interviewé par Radio Equinoxe.
Avec ce changement, Njoya Moussa espère que les grands équilibres vont être restaurés et que plus que jamais, le gouvernement ne se mettra en ordre de bataille derrière le Premier Ministre Chef du Gouvernement. «Mais ce qu’il faudrait repréciser davantage avec ce gouvernement, c’est qu’on ne verra pas de changement fondamental dans les prochains mois quant à l’impulsion attendue. Ce qui laisse penser à certains observateurs qu’on a procédé à ce réaménagement en attendant un plus grand mouvement, notamment au deuxième trimestre 2016 visant à doter Monsieur Biya d’une véritable machine de guerre dans la perspective des élections 2018.»
Tempère le politologue. Pour notre interlocuteur, ce réaménagement décidé par le Chef de l’Etat est loin des attentes des populations qui espéraient un véritable chamboulement dans l’équipe gouvernementale, surtout au lendemain du discours du Chef de l’Etat du 31 décembre 2013, dans lequel il s’était montré insatisfait du travail de ses ministres.