Député du Mrc à l’Assemblée nationale, Lazare Soub comme la plupart des députés de l’opposition dénonce la promulgation du code pénal par le président de la république. Dans une réaction accordée à La nouvelle Expression, il revient sur les articles de ce code qui fâchent.
Je ne vais pas manquer de rappeler les points sur lesquels je n’étais pas très content. Il y a d’abord la pénalité sur les locataires mal payant. Si quelqu’un ne peut pas payer un loyer comment pourra-t-il payer la pénalité. Cette loi est ambiguë. Car, c’est le locataire qui paie le bail. Le bailleur n’est jamais reconnu dans le cadre des impôts liés au bail. Généralement les locaux au Cameroun ne sont pas enregistrés. Cette loi renvoie le locataire et le bailleur dos à dos. Un bailleur ne peut prouver qu’il est propriétaire d’un local sans payer l’impôt au bail. Cette loi n’a pas de sens et il fallait la reformuler.
Nous avons dénoncé la loi sur le vagabondage. Après l’indépendance la loi d’exception était finie. Aujourd’hui on a fait comprendre que le Camerounais est chez lui partout où il se trouve. Il y a le tourisme urbain. Quand on arrive dans une ville même si c’est pour chercher le travail on devrait au moins la visiter. On ne peut pas empêcher au Cameroun de se promener chez eux. C’est pendant la loi d’exception que pour aller d’un village à l’autre il fallait justifier.
Il y a aussi la loi sur l’homosexualité. Le taux de dommages à payer est très faible par rapport aux dégâts que cela cause. C’est une dépravation grave des mœurs au Cameroun. L’homosexualité n’entre pas dans nos mœurs. Si la pénalisation de d’homosexualité est comprise entre 20.000 Fcfa à 200.000Fcfa, cela ne peut aucunement freiner les auteurs. Ils vont le faire et payer la pénalité après. Je constate qu’on a plutôt dépénalisé l’homosexualité. Nous avons dit non à cette loi.
Nous somme également contre la loi sur la dot exagérée qui met dos à dos le demandeur et le défenseur. Puisque le ministre n’a pas donné le montant minimum ou maximal de la dot. Comment pouvons-nous savoir que la dot est exagérée. Dans les communautés Douala et Bassa d’Edea, vous ne pouvez pas doter une fille à moins de deux millions Fcfa. Et dans d’autres communautés, à 150.000fcfa vous épousez une femme. Qui sera plaignant d’une dot exagérée ?,
Est-ce le beau fils qui épouse une fille ? Si la condition du mariage c’est la dot, on n’est pas obligé de donner trois millions pour épouser une femme. En plus, les familles africaines vont de mœurs en mœurs. Il faudrait qu’on nous explique le montant minimum et maximum de la dot. C’est pourquoi nous disons que c’est une ambiguïté.
Un autre aspect de cette loi qui fâche c’est la condamnation de la mendicité. Comment- peut-on qualifier un acte de mendicité. Est-ce ceux là qui quémandent en route ou ceux qui vivent au dépend de leur famille. Nous sommes en Afrique et les mœurs nous recommandent la solidarité. Je ne sais pas comment la mendicité sera définie. Moi aussi je suis un mendiant comme tous les députés de l’Assemblée nationale. Si demander à mangé quand on a faim c’est la mendicité, allons-nous légitimer le vol au nom du fait qu’on lutte contre la mendicité? Cette loi n’a pas de sens dans notre système. Nous ne sommes pas habituées à ce genre de situation. Il revient à celui qui donne au mendiant de donner ou non.
Nous regrettons que le parlement camerounais et les députés du parti au pouvoir aient priorisé la discipline du parti à la vie du peuple camerounais toute entière. J’ai eu à féliciter certains députés Rdpc qui sont sortis au même titre que nous. Le président camerounais a promulgué la loi en violation de la volonté populaire. Il a priorisée la discipline de son parti. Que ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui et qui ont milité pour son adoption comprennent que demain ils ne seront plus au pouvoir et que cette loi s’appliquera à eux.