Actualités of Wednesday, 21 December 2016

Source: cameroon-info.net

Biya accède à une revendication des anglophones

Un conseil ministériel Un conseil ministériel

Dans son édition du 21 décembre 2016, le quotidien Le Jour indique que le Gouvernement a commencé à répondre positivement aux revendications des syndicalistes anglophones. Des revendications qui, on se souvient encore, ont porté entre autres dans les secteurs de l'éducation et de la justice.

Pour parler de l'éducation, Ernest Ngalle Bibehe Massena, le Ministre des Enseignements Secondaires (MINESEC), a adressé en date du 19 décembre 2016 une correspondance aux délégués régionaux de son département ministériel. «J’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir me faire tenir dans les 48 heures, la liste des personnels enseignants anglophones (titulaires du Gce) en service dans les établissements du sous-système francophone, et celle des enseignants francophones (titulaires du Baccalauréat) en service dans les établissements scolaires du sous-système anglophone de votre ressort de compétence», peut-on y lire. Selon le quotidien le MINESEC est en pleine préparation d'un «redéploiement de certains personnels dans les deux sous-systèmes éducatifs».

Toutefois le journal d'Haman Mana souligne que dans l'optique de ne pas laisser d’illusion sur la nature de l’opération dont le caractère urgent est ressenti sur le terrain à travers les nombreux appels de la hiérarchie, le MINESEC précise dans sa correspondance: «Ces derniers doivent impérativement être assortis des propositions de redéploiement desdits enseignants dans des structures adéquates».

Rappelons que les grévistes anglophones avaient appelé au retrait immédiat dans les salles de classe de tous les professeurs qui pour eux contribue à la «francophonisation» du sous-système anglo-saxon d’éducation. Si on s'en tient donc à cette correspondance du MINESEC, tout laisse penser qu'ils vont être satisfaits. Seulement, le revers de la médaille est que la demande que ces grévistes ont portée sur les enseignants francophones exerçant dans les zones anglophones va s'appliquer aussi sur les enseignants anglophones n'exerçant pas dans les zones à expression anglaise.

«Des enseignants anglophones exerçant dans la zone francophone ont en effet été pris de panique lorsqu’ils ont découvert l’instruction ministérielle sur les réseaux sociaux», écrit Le Jour. Un inspecteur de pédagogie en service dans le Nord-Ouest explique que «beaucoup d’entre eux ont été formés dans des disciplines qui ne sont pas enseignées dans les lycées francophones, comme Economics ou Philosophy. Les enseignants de cette deuxième discipline escroquent d’ailleurs l’État puisqu’elle est simplement optionnelle. Les programmes du Gce n’obligent pas les candidats à la choisir et ils ont rarement 8h de cours par semaine, au lieu de 18h. Lorsque le poste d’affectation leur sied, ils préfèrent s’éterniser là, puisqu’ils sont par ailleurs sous-employés et n’acceptent pas pour la plupart d’être recyclés dans des disciplines où le besoin est important».