Des voix s’élèvent depuis quelque temps pour solliciter la candidature de Paul Biya à la présidentielle de 2018. Comment comprendre ces appels ?
Ces appels relèvent d’une culture démocratique traditionnelle. Chaque mouvement politique se mobilise pour positionner le candidat de son choix, l’encourager à se positionner en tant que candidat plus tard. C’est tout à fait normal et cela montre la vitalité de notre démocratie. Un groupe ne saurait empêcher un autre de faire appel à son candidat.
Peuvent-ils être sincères ou sont-ils simplement une version actualisée des motions de soutien dont on a l’habitude ?
Je pense qu’ils sont sincères parce que vous ne pouvez pas rédiger et mobiliser des signatures si vous n’y croyez pas. Mais ceux qui rédigent le font en fonction de leurs intérêts car, voulant préserver au pouvoir le candidat de leur mouvance. Nous défendons les mêmes intérêts et nous cherchons un champion parmi nous, qui nous sera redevable lorsqu’il sera au pouvoir. Ceux qui sont bien positionnés dans l’appareil du parti ne peuvent pas souhaiter l’arrivée de quelqu’un d’autre, au risque de perdre leurs privilèges. Donc, ils préfèrent la continuité du pouvoir de celui qui s’occupe d’eux. C’est, pour ma part, l’objet de ces appels.