La croissance moyenne de la zone CEMAC est prévue à 1,7% en 2016. Selon les estimations jugées pessimistes du Fonds Monétaire International (FMI), le Cameroun affichera au moins 4,8% pendant que le Tchad et la Guinée Equatoriale sont en récession. Selon des confidences des responsables de la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC), tous les pays membres avaient tiré 100% de leurs avances statutaires avant le troisième trimestre, excepté le Cameroun qui n’y a eu recours que pour moins de 20%.
Pour Le Quotidien de l’Économie paru le 22 novembre 2016, le plus compliqué c’est que la BEAC n’a plus une bonne visibilité en termes de réserves monétaires.
Le Cameroun subit l’état désastreux des finances des autres pays de la zone, qui vivent aujourd’hui sur ses réserves monétaires. «Le Tchad, particulièrement en difficulté, accuse le coup de la baisse des revenus du pétrole et de l’insécurité. Le pays accumule les arriérés de salaires et réduit chaque jour les primes et avantages autrefois accordés urbi et orbi. En visite à Yaoundé le 28 octobre, le président tchadien, Idriss Deby Itno n’a pas manqué de plaider auprès de son homologue camerounais pour un accompagnement généreux pendant la période de crise que traverse son pays», révèle le journal.
Paul Biya a envoyé des émissaires à tous les chefs d’État de la CEMAC: le ministre camerounais des Finances (MINFI) Alamine Ousmane Mey a été reçu par Ali Bongo Ondimba à Libreville (Gabon) en début novembre. Quelques semaines avant, le MINFI avait été envoyé à N’Djamena au Tchad et à Bangui en République Centrafricaine (RCA) et Louis Paul Motaze, ministre de l’Économie, à Brazzaville au Congo et à Malabo en Guinée Équatorial. Ceci pour les mettre en garde, selon la conclusion du FIM, qui est que cette sous-région a besoin d’être mise sous surveillance, car elle risque fondamentalement un décrochage par rapport à son homologue de l’Afrique de l’Ouest.
Paul Biya prévoit alors un sommet extraordinaire des chefs d’État de la CEMAC pour aborder la question d’un ajustement des économies de la CEMAC de manière commune pour un redressement de la situation financière de la BEAC.