Politique of Thursday, 8 February 2018

Source: lequatriemepouvoir.com

Biya va maintenir la crise anglophone jusqu’en octobre- Cabra Libii

Les membres du Conseil Constitutionnel ont été nommés hier mercredi Les membres du Conseil Constitutionnel ont été nommés hier mercredi

Le président de la république a procédé ce mercredi via deux décrets, à la convocation du corps électoral pour les sénatoriales pour l’un et les nominations au Conseil constitutionnel pour l’autre. Le Quatrième Pouvoir a donné la parole à un homme politique de premier plan, Cabral Libii, Coordonateur du mouvement 11 Millions de citoyens, afin de décrypter cette actualité saillante.

Le Quatrième Pouvoir : Quelle lecture faites-vous de la convocation du corps électoral en échéances sénatoriales, lorsqu’on sait qu’une sévère crise politique frappe le pays depuis plus d’un an ?

Cabral Libii : Sur la convocation du corps électoral des sénatoriales, il s’agit des 10.300 et quelques conseillers municipaux. Mais il se posait déjà un problème de légalité, il fallait tenir dans les délais, de convocation de ce corps électoral pour que les sénateurs actuels, ne se retrouvent pas en situation d’illégalité, donc le président avait deux options : qu’il convoque le corps électoral pour qu’il ait élection des sénateurs, soit de proroger leurs mandats.

Bon ! Il a fait le choix de la première option. Mais d’avantage les sénatoriales posent un problème de celui de la légitimité des conseillers municipaux, les calendriers étant comme ils sont, ces conseillers sont bien en droit d’élire les sénateurs. Le président l’a fait en 2013, le refait en 2018, bref il reste fidèle à lui-même.

Les sénatoriales alors qu’il y’a une crise politique, je le dis il y’avait un problème de légalité, mais il aurait pu en prorogeant les mandats des sénateurs donner un peu plus de temps pour que la crise anglophone soit d’abord réglée. Mais je ne crois pas que le système Biya veuille que la crise soit réglée avant les élections. Je crois que beaucoup de ceux qui font partie de son entourage et qui sont issus de ces zones-là, savent très bien que même si il y’a élection là-bas dans l’accalmie leur désaveu sera consacré, autant soit faire dans l’espièglerie politique il serait souhaitable qu’il n’ait pas élections là-bas comme car ils n’auront jamais la concrétisation de leur désaveu, et surferont sur l’idée que si il y’avait eu élection peut être qu’ils auraient été confortés.

Moi je crois que, c’est l’option du pouvoir…appelez erreur politique mais tout est prémédité, et tout ce qui laisse transparaitre les erreurs n’en sont véritablement pas... Mais il s’agit d’un calcul non moins d’affront pour assurer la perpétuité au pouvoir en fait.

Le Quatrième Pouvoir : 22 ans après son annonce, il est enfin composé. Que doit attendre les camerounais sinon les électeurs sur un pareil évènement ? Quelle stratégie pour 11 millions de citoyens ? Nommer les arbitres à l’approche d’un match singulier n’est-il pas tributaire d’une audace mal placée ?

L’effectivité du conseil constitutionnel se pose depuis fort longtemps, parce que lorsqu’on connait les attributions de ce conseil, et en plus de conformité des lois, accords internationaux donc cela est primordiale dans une année électorale comme celle-ci. Mais au-delà de cette mise en place décorative, le président Biya reste fidèle à lui-même.

Chaque fois que le président Biya fait quelque chose sous pression, il fait exactement le contraire de ce qui est attendu c’est vieux comme le monde. Il met en place un conseil constitutionnel qui charrie plus le désespoir.

Sur la question de la conformité, mais je veux bien savoir ce qu’un anthropologue vient faire dans un contrôle de constitutionnalité.. Je pense pour ma part que le président a pris les mêmes et recommence, contentieux à l’approche des échéances.

Les camerounais doivent tirer les leçons de cela. Nous à 11 millions de citoyens, c’est pas le cc qui vous font gagner, ce sont les électeurs, c’est bien ce qui vient des urnes et ils ne peuvent pas changer ca la bas ; donc nous restons constants dans notre démarche, nous sommes dans une situation ou quel que soit ce qui arrive on est serein. Même ceux qui annoncent la mort du chef de l’Etat, faut bien qu’il y’ai élection donc 120 jours au plus donc ce sera nous qui seront aux urnes…es ce que les électeurs s’inscrivent ?

Es ce que les jeunes sont prêts à être candidats ? es ce qu’on se mobilisent et s’assure que c’est bien le résultat des urnes que nous aurons eu que ce soit dans un mois, un an, trois mois ou plus on est prêt rassurez-vous et nous nous préparons à aller au-devant ; autant les états-majors des partis se préparent à aller faire ce qu’ils veulent faire, nous aussi on se mobilise pour aller vers les électeurs et aller gagner..

Le Quatrième Pouvoir : Quelles peuvent être les conséquences au niveau local avec la création de cette instance qu’est le conseil constitutionnel ?

Les incidences au niveau local, il faut les chercher véritablement dans la décentralisation. Parce que au niveau de règlement des conflits d’attributions, car comme je le disais, l’une des missions du conseil constitutionnel c’est le conflit d’attributions entre les régions, entre l’Etat et les régions, entre les administrations. Les questions de transferts de compétences, de chevauchement, peuvent trouver à cet avènement du conseil constitutionnel, un espace de règlement de contentieux, de liquidation de contentieux, et peut faire avancer la décentralisation.

Pour le reste, les questions de conformité des lois et des accords, parce qu’il faut connaitre les saisines, car il faut bien maitriser les saisines ; Celle-ci peut être faite par tout militant, toute personne concernée sur la question électorale. Pour toutes les autres questions, il faut savoir que c’est le président du Sénat, de l’assemblée nationale, les 2/3 du parlement ou le président lui-même.

Dans un contexte comme le nôtre, quand des institutions comme ça arrivent, si le profil de ses membres était des profils étaient sérieux et crédibles, on pouvait y fonder de grands espoirs. Mais maintenant qu’on prend les mêmes on recommence. Ce que le président Biya envoie comme message c’est qu’il est toujours là, mais comme les gens prophétisent sa fin je ne sais pas ce que ça donnera, ou peut-être ça s’arrête ce soir, ou demain matin, ou dans dix ans, j’en sais rien.

C’est Dieu qui décide de la vie et de la mort des gens mais ll nous envoie le signal qu’il est toujours là, qu’il tint les reines, et le système est droit dans ses bottes, mais du moins l’image qu’il veut envoyer, or nous savons tous qu’en arrière-plan il n’en a rien. On est un peu dans la gouvernance épouvantailou de temps en temps on fait de choses, pour moi Je pense qu’on est plus proche de la fin qu’autre chose, de toutes façons je ne vois pas d’autres issues.