Le ministre Dodo Ndoke mort par empoisonnement le 21 janvier dernier, avait rencontré quelques semaines avant sa mort, deux journalistes camerounais. L'un qui est mort quelques jours avant le ministre, était le patron d'Amplitude FM, Martinez Zogo.
Le second qui vit encore, n'est autre que le patron de RIS FM, Sismondi Barlev Bidjoka.
Plusieurs mois après la mort aussi bien du ministre et de son confrères Martinez, Simondi a décidé de mettre les enquêteurs sur une nouvelle piste: celle de ceux qui ont intérêt à ce que Paul Biya ne nomme pas le ministre Dodo Ndoke nouveau Secrétaire général de la présidence de la République (SGPR).
La rédaction de CamerounWeb vous propose quelques extraits de l'éditorial de Sismondi Bidjoka de ce lundi 19 juin, et dans lequel, il fait d'étonnantes révélations qu'il a dues gardées depuis tous ces mois.
"Le 13 juin 2022 à 16h00, je reçois un coup de fil de Martinez Zogo. On est alors en plein dans la polémique du gisement de fer de la Lobé à Kribi. Il a quelque chose de très important à me dire. On prend rendez-vous pour 17h30 à l’esplanade, à l’esplanade du Ministère des Transports. Je suis hésitant. Je veux savoir Martinez ZOGO me confie alors qu’un membre du Gouvernement voudrait me voir. Ok, il s’agit de qui ? Mon ami hésite, mais finit par me dire de lui faire confiance et je lui fais confiance. On se retrouve donc à 17h30. Martinez a laissé son véhicule à l’esplanade du ministère des Transports, je crois, et nous sommes montés avec la mienne en passant par la voirie municipale, une petite route avec la crevasse partout juste entre la voirie et le cimetière d’en face, nous grimpons la colline, une petite colline assez raide avant d’arriver devant un grand portail, un portail d’une grande villa basse. Un vigile et 2 (deux) policiers sont au portail. Visiblement, on était attendus, puisque le portail s’ouvre très vite devant nous sous une petite pluie qui prend tout son temps, tout son temps et ne s’arrête pas. Il faut dire que ça donnait un environnement assez glauque. Je rappelle que jusque-là, Martinez Hugo m’avait demandé de lui faire confiance. On y est et c’est seulement une fois à l’intérieur qu’il me dit que le membre du gouvernement en question, c’est le ministre DODO NDOKE, ministre des Mines, paix à son âme, a demandé à me voir. OK. Je me dis alors logiquement qu’il s’agit de la polémique autour du projet, qu’il voudrait m’expliquer les tenants et les aboutissants.
Enfin, après 2 disgressions entre autres à propos de nos filles, on parla de nos filles aujourd’hui qui ne semblent vivre que pour le sexe et par le sexe avec les conséquences qui vont avec. Bref on parla des filles comme ça juste pour se détendre. Il s’était alors redressé dans son fauteuil avant de le dire en me fixant dans les yeux, citation : « SISMONDI s’il te plaît n’enregistre pas si jamais tu en avais l’intention ». Et moi de lui répondre : « Non ! Monsieur le Ministre, ce n’est pas une pratique qui entre dans ma pratique professionnelle, sauf en cas d’enjeu de vie ou de mort ». « voilà », il respira un peu. Il savait que j’étais comme ça c’est à dire loyal, surtout quand je vous ai donné ma parole. Il se mit alors à évoquer un complot qui, de son avis, se préparait à la Présidence de la République, avec des acteurs, des acteurs dont les noms ne surprendrais personne, au vu de ce que l’opinion nationale connaît déjà.
« Voyez-vous, jeunes gens la politique en Afrique en général, au Cameroun en particulier est une scène de tragédie. contrairement à ce que vous pensez, la sorcellerie y est très violente très violente, ne soyez jamais naïf, il faut serrer le cœur, s’endurcir pour rendre certaines choses relativisables. Il sera toujours temps pour vous de révéler les noms j’ai tout remis à Martinez, photos, documents, tu feras des copies plus tard. je sais d’emblée que ce n’est pas votre travail. Mais voyez-vous, je vous connais très républicain et très patriote. Vous devez aider le Président de la République à sortir de là ».
Malgré ma question : sortir de quoi ? il a répété, à sortir de là. c’est après lorsqu’on était dans la cour, lorsqu’il nous accompagnait à la voiture qu’il nous a expliqué en une phrase ce qu’il entendait par sortir de là.
Le ministre Gabriel DODO NDOKE, l’air très inquiet durant ces échanges, il laissa sortir un sourire avant de nous dire faites attention, faites très attention. Il était mystérieux ! il se peut, déclara le ministre, que si les choses se passent bien, le président de la République nous confie un poste très important, celui de secrétaire général de la présidence de la République.
Alors j’espère que je pourrai compter sur vous pour des communications très particulières. Absolument Monsieur le ministre, lui répondis-je. A vrai dire, la pluie s’était arrêtée, on était devant la voiture, on s’en allait déjà. il a repris la parole pour nous dire : « à vrai dire je ne sais pas comment tout ça va se passer mais comme je vous l’ai dit si les choses se passent bien le président pourrait me nommer secrétaire général à la présidence de la République vous êtes jeune et peut-être vous aurez bientôt à gérer ce pays il convient donc que vous vous imprégniez d’un certain nombre de rouages en fait si les choses se passent bien le président le chef de l’État pourrait bientôt vous confier une nouvelle mission un nouveau défi le secrétariat général de la présidence de la République mais que ceci reste strictement confidentiel. N’en parlez vraiment à personne, c’est l’une des raisons pour lesquelles je vous ai fait venir. J’ai autour de moi les miens qui semblent déjà au courant. je ne sais comment mais il ne sont pas contents de la nouvelle. il se pourrait que je ne sois plus vivant au moment des nominations » et Martinez sursauta : « Quoi ? Monsieur le ministre ? vous êtes encore très jeune hein ? » et il répondit à Martinez : « je suis très jeune peut-être, mais la politique elle est plus vieille » fin de citation. « Donc ils semblent déjà au courant et ne sont pas contents parce qu’ils avaient prévu quelqu’un d’autre et ce monsieur est venu me voir avant-hier mardi, il a fait un scandale et il a fait un scandale à mon domicile avec des menaces » ouvrez une parenthèse hein..."