Le Secrétaire général de la Présidence de la République s'est rendu sur le site d'une société sous enquête criminelle pour blanchiment de capitaux
Dans le cadre de sa visite officielle au port de Douala, Ferdinand Ngoh Ngoh, Secrétaire général de la Présidence de la République (SGPR), s'est rendu aux installations de Douala Port Security (DPS), une entité gérée par la société PORTSEC. Cette visite suscite des interrogations alors que PORTSEC fait l'objet d'une enquête criminelle au Tribunal criminel spécial (TCS) pour des allégations de blanchiment de plus de 20 milliards de francs CFA.

Accueilli par le gouverneur de la région du Littoral et plusieurs personnalités, dont les ministres des Transports et des Relations extérieures, Ferdinand Ngoh Ngoh a commencé sa tournée par le Port autonome de Douala (PAD). Après une réunion avec les responsables portuaires et les membres du gouvernement pour discuter des enjeux du secteur maritime, sa visite s'est poursuivie vers les installations de DPS.

Cette étape de son programme n'avait pas été mise en avant dans les communications officielles préalables, ce qui soulève des questions sur l'opportunité de cette visite à une structure sous enquête judiciaire.
La société PORTSEC, qui gère Douala Port Security, est actuellement au centre d'une enquête menée par le Tribunal criminel spécial pour des accusations de blanchiment de capitaux portant sur plus de 20 milliards de francs CFA. Cette procédure judiciaire, qui n'a pas encore abouti à un jugement définitif, jette une ombre sur les activités de l'entreprise en charge de la sécurité d'une infrastructure aussi stratégique que le port de Douala.

Officiellement, cette visite s'inscrit dans le cadre d'une série de déplacements visant à "renforcer l'efficacité et la compétitivité des installations portuaires camerounaises". Le SGPR devait constater directement les conditions de travail et d'opération du PAD, considéré comme un point crucial pour le développement économique de la région.

Cette visite à DPS a suscité des réactions contrastées parmi les observateurs de la vie politique camerounaise. Certains y voient un signe de soutien problématique à une entité sous enquête, tandis que d'autres considèrent qu'il s'agit simplement d'une inspection de routine des infrastructures stratégiques du pays.

Les autorités n'ont pas encore commenté spécifiquement cette étape controversée de la visite, se concentrant dans leurs communications sur les aspects plus généraux liés au développement des infrastructures portuaires.
L'issue de l'enquête menée par le TCS sur PORTSEC pourrait avoir des implications significatives sur la gestion future de la sécurité du port de Douala, une infrastructure vitale pour l'économie du Cameroun.