Être camerounais, c’est assumer une histoire singulière, faite de blessures, de remords, de défaites, de cicatrices, mais aussi de fierté, de grandeur, de victoires et d’héroïsme.
Être camerounais, c’est assumer avec lucidité une expérience subjective de constitution d’une identité. Celle-ci s’est construite non seulement dans une genèse antécoloniale, faite de communautés et de terroirs ouverts et liés par une certaine forme de consanguinité culturelle et anthropologique, mais aussi dans l’expérience des blessures coloniales et dans la mémoire d’une lutte anticoloniale particulièrement sanglante.
Être camerounais, c’est être attaché à son indépendance par-delà les palabres politiciennes
Être camerounais, c’est reconnaître que le Cameroun est le berceau de nos ancêtres, qu’il doit mériter le plus grand honneur et que son drapeau doit être un symbole ardent de foi et d’unité. Être camerounais, c’est être unis par un sentiment de fierté nationale si fort qu’il confine parfois à l’orgueil. C’est être attaché à sa souveraineté et à son indépendance par-delà les palabres politiciennes et les chamailleries domestiques.
Être camerounais, c’est exprimer sa fierté d’être né dans le même pays que Ruben Um Nyobè, Mongo Beti, Jean-Marc Ela, Eboussi Boulaga, John Ngu Foncha, Manu Dibango, Roger Milla ou Achille Mbembe. Être camerounais, c’est aussi savoir se mettre en colère en refusant d’accepter que le visage actuel du Cameroun représente son destin, encore moins sa promesse.