La pression sur le président Paul Biya ne semble pas descendre d’un cran après l’incarcération de trois étudiants pour une plaisanterie sur Boko Haram au nord du Cameroun. Plus de 300 000 courriers et pétitions demandant la libération de ces jeunes ont déjà été envoyés au locataire du palais Etoundi, selon Amnesty International, depuis novembre dernier.

Une campagne annuelle d’Amnesty International dénommée Write for Rights 2016 a permis en effet d’obtenir 310 000 signatures de par le monde dénonçant la condamnation des jeunes étudiants. Parmi les signataires, plusieurs célébrités telles que Richard Branson, fondateur de Virgin Group, et l’ancien footballeur Patrick Mboma.

Reconnus coupables de « non-dénonciation d’informations liées au terrorisme », les trois étudiants ont écopé d’une peine de 10 ans d’emprisonnement à cause d’une blague qu’ils ont fait circuler sur le recrutement des Boko Haram. Une décision contre laquelle les avocats des jeunes étudiants ont fait appel.

« Ces étudiants n’ont fait que partager une blague privée, mais leur conviction et leur condamnation pourraient les voir passer dix ans derrière les barreaux et détruire leurs perspectives d’avenir. Ils continuent à languir en prison face à un sort peu clair », a déclaré Alioune Tine, directeur d’Amnesty International en Afrique de l’Ouest et Afrique centrale.

Une conférence d’Amnesty International dont l’objectif était de partager le contenu des pétitions à Yaoundé avait été interdite par les autorités camerounaises en mai dernier. L’organisation internationale de défense des droits de l’homme avait déploré cette décision du pouvoir camerounais.