Actualités of Tuesday, 16 February 2016

Source: cameroon-info.net

Boko Haram: La moisson de l'armée à Ngoshe

Un détachement du BIR au front contre les éléments de la secte terroriste Boko Haram Un détachement du BIR au front contre les éléments de la secte terroriste Boko Haram

Les Forces de Défense et de Sécurité camerounaise viennent de mener des opérations contre les unités du groupe terroriste Boko Haram dans la zone de Ngoshe, située en territoire nigérian, à une quinzaine de kilomètres de la localité d’Ashigashia dans la région de l’Extrême-Nord.

  Selon le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, qui a donné un point de presse sur cette actualité ce lundi 15 février, ces opérations de l’armée camerounaise ont eu lieu en collaboration avec l’État-Major des Forces Armées nigérianes, et se situent dans le cadre de l’opération dite «ARROW FIVE» placée sous la bannière de la Force Multinationale Mixte regroupant les cinq pays de la ligne de front.

  «Au cours de cet assaut victorieux qui a engagé une expertise de très haut niveau de nos Forces Spéciales, 162 terroristes de Boko Haram ont été neutralisés, 4 usines de fabrication de mines artisanales démantelées, desquelles ont été récupérées 5 mines déjà prêtes à l’emploi, des centaines de contenants d’explosifs, des batteries, des cordons détonants, des vestes de kamikazes et divers objets rentrant dans le processus de déclenchement des explosifs», indique le ministre de la Communication.

  Toujours à la faveur de cette offensive, un centre d’entrainement précédemment identifié a été rasé, deux véhicules de combat mis à feu, des armements de guerre saisis, dont deux mitrailleuses lourdes de 12,7 millimètres, trois mitrailleuses de 7,62 millimètres, un lance-roquettes de type RPG7, douze fusils d’assaut AK47, deux pistolets, plusieurs grenades, une mitrailleuse à gaz, des dizaines d’armes de traite et une centaine de fusils factices d’entraînement, des armes blanches, des uniformes militaires, plusieurs dizaines de boîtes de chargeurs et des milliers de munitions de différents calibres, ainsi que des groupes électrogènes, des moto-pompes et une centaine de motos, apprend-on.

  L’opération menée par les Forces Spéciales camerounaises aura également permis la libération d’une centaine de personnes faites prisonnières par Boko Haram. «15 otages camerounais dont sept membres d’une même famille, ont été libérés par nos troupes au cours de cette opération, et ramenés à l’intérieur du territoire national. La famille dont il s’agit ici est celle de Monsieur GARBA BELLO, comprenant le chef de famille lui-même, son épouse et leurs cinq enfants».

Le Cameroun perd deux officiers supérieurs   De nombreux otages de nationalité nigériane ont également recouvré la liberté grâce à cette intervention des Forces Spéciales camerounaises. Malheureusement, l’opération menée, en dépit de son succès éclatant, aura coûté la vie à deux valeureux officiers tombés sur le champ d’honneur, les armes à la main.

Il s’agit du Capitaine PIPWOH YARI Emmanuel et du Lieutenant-Colonnel KWENE EKWELE Beltus Honoré. L’on en sait plus sur leur décès qui a rapidement fait le tour des réseaux sociaux.   Isa Tchiroma a indiqué que «la mort du Capitaine PIPWOH YARI Emmanuel, est survenue le 11 février 2016 lorsqu’aux environs de 9h du matin, un violent accrochage a opposé nos Forces Spéciales aux terroristes de Boko Haram, qui s’étaient embusqués sur la route menant vers l’objectif de l’attaque camerounaise à savoir, la localité de Ngoshe».

Rendu à environ cinq kilomètres de cet objectif, la compagnie de tête des Forces camerounaises aux ordres du jeune capitaine, a donc dû faire face de manière fort héroïque à l’agression armée des terroristes de Boko Haram, détruisant deux véhicules ennemis montés d’armes lourdes, une quarantaine de motocyclettes et mettant hors d’état de nuire des dizaines de ces criminels. C’est lors de cette bataille épique que le Capitaine YARI a reçu une balle ennemie, provoquant une blessure grave à la suite de laquelle il aura succombé.   Quant au Lieutenant-Colonnel, KWENE EKWELE Beltus Honoré, le ministre de la communication a indiqué que sa mort est survenue alors que les opérations militaires étaient achevées dans la localité de Ngoshe entièrement conquise par l’armée camerounaise.

Commis au convoiement des otages nigérians libérés à Ngoshe et à leur remise aux autorités nigérianes dans la localité voisine de Pulka, le Lieutenant-colonnel KWENE EKWELE Beltus Honoré va être gravement blessé en même temps que quatre de ses hommes, après que le véhicule les transportant a sauté sur une mine posée par Boko Haram sur la route empruntée.

  Les blessés seront immédiatement évacués par hélicoptère sur Maroua, puis transférés par un avion spécial de l’armée de l’air vers Douala. C’est au cours de cette évacuation que le Lieutenant-Colonel KWENE va malheureusement rendre l’âme.