Actualités of Monday, 26 October 2015

Source: cameroon-tribune.cm

Boko Haram : Les Puissances se mobilisent

Photo d'archive utilisée juste à titre d`illustration Photo d'archive utilisée juste à titre d`illustration

Jeudi 8 janvier 2015, le président de la République, Paul Biya reçoit au palais de l’Unité, les vœux de nouvel an des membres du corps diplomatique accrédité au Cameroun. Face aux plénipotentiaires des pays étrangers accrédités dans notre pays, le chef de l’Etat évoque la lutte contre le terrorisme :

« Je voudrais aujourd’hui insister sur le caractère global de la menace dont nous sommes l’objet … A menace globale, riposte globale. Telle devrait être la réponse de la communauté internationale et notamment de l’Union africaine et de nos organisations régionales ».

Un appel du président de la République que la communauté internationale ne tardera pas à entendre au regard de la menace que fait peser le terrorisme sur ce qu’il convient d’appeler « le monde civilisé ». C’est dans cette mouvance qu’il faut situer la décision du président Idriss Deby Itno en janvier dernier d’envoyer 2 500 hommes pour combattre aux côtés des troupes camerounaises.

L’on aura ainsi vu se déployer par la suite presque toute la communauté internationale aux côtés du Cameroun. Toutes les grandes puissances s’y sont mises : France, Etats-Unis d’Amérique, Allemagne, Fédération de Russie, Chine, Canada, Suisse. Et même des Etats comme la Turquie, l’Arabie saoudite et des ensembles comme l’Union européenne.

Ces pays et ensembles ont apporté soit des équipements militaires de pointe, comme ce fut le cas pour la Russie, la République fédérale d’Allemagne, la Chine, les Etats-Unis d’Amérique… apport soit également un financier et humanitaire avec des manifestations de la France, l’Union européenne, la Fédération de Russie, la Suisse et les Nations unies, dont le secrétaire général adjoint, chargé de coordonner les secours d’urgence, Stephen O’Brien a indiqué vendredi dernier au cours d’une audience avec le Premier ministre, chef du gouvernement, Philemon Yang, qu’une mobilisation des donateurs était en cours en faveur des quelque 310 000 réfugiés et près de 100 000 déplacés internes.

Comment ne pas signaler à côté de cette mobilisation, celle des pays membres de la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT) qui ont décidé, avec l’appui du Bénin, de mettre sur pied la Force multinationale mixte (FMM) de 8 700 hommes. L’on aura noté la promptitude de ces pays, malgré la lancinante question des moyens financiers, à mettre en mouvement cette force à travers les trois secteurs qui ont été créés, dont le premier basé à Mora dans le département du Mayo-Sava et qui est commandé par le général de brigade Bouba Dobekreo de nationalité camerounaise.

Toute cette mobilisation a eu pour effet, une réduction accrue de la menace et des attaques de la secte terroriste qui a dû adopter un nouveau mode opératoire à travers des attentats terroristes qui visent désormais de plus en plus des cibles civiles comme on a pu le noter au Cameroun, au Tchad, au Nigeria et au Niger. Toutes choses qui amènent les états majors des pays membres de la ligne de front à revoir leur stratégie pour faire face à cette nouvelle menace.

C’est par ailleurs dans ce sillage qu’il faut apprécier la décision prise il y a quelques jours par le président américain, Barack Obama d’envoyer 300 soldats américains pour aider le Cameroun, et par ricochet, les pays membres de la ligne de front à faire face aux menaces de la secte islamiste. Si les GI’s américains ne seront pas directement engagés au front, ils aideront les armées de la sous-région dans le domaine du renseignement notamment.

Mais il faut tout de même noter que tout n’est pas parfait dans le cadre de la lutte contre cette secte islamiste. Il en est ainsi des lenteurs observées au niveau du système des Nations unies qui avait été saisi par l’Union africaine pour la circonstance. Malgré les nombreux engagements des pays membres, dont certains du Conseil de sécurité, pour l’adoption d’une résolution condamnant les actes terroristes de Boko Haram, le mois d’avril avait même été avancé pour cela, rien n’a été fait.

Ce qui n’a pourtant pas douché l’ardeur des pays membres de la CBLT, dont le Cameroun, à mettre définitivement un terme aux exactions de Boko Haram. L’on peut néanmoins se féliciter qu’à titre individuel, les pays du monde entier se sont engagés à aider le Cameroun, le Tchad, le Nigeria et le Niger dans la lutte impitoyable qu’ils mènent contre cet ennemi.