Nikita, 19 ans, recherchée dès jeudi soir par ses parents, a été retrouvée lundi à Pk 20, dans le logis en matériaux provisoires de Nicodème Y., 27 ans.

Nicodème Y., moto-taximan de 27 ans, est le transporteur attitré de Marie-Solange, ménagère dans un domicile huppé à Bonapriso (arrondissement de Douala 1er). Il y a quelques semaines, alors qu’il dépose sa cliente, le « bend-skinneur » voit une jeune fille ouvrir le portillon. Nikita est une enfant de la maison. Fruit de l’union d’une mère camerounaise et d’un européen.

Le mototaximan flashe sur la métisse. Et la première personne informée de ce coup de foudre, c’est la mère de Nikita, MarieVirginie, 47 ans, qui est en train de sortir, mais s’est arrêtée pour donner des consignes à sa ménagère. Nicodème la salue, et une fois qu’il a son attention, il lui dit qu’il aime sa fille, et qu’il veut l’épouser. Marie-Virginie aurait poussé une exclamation dans sa langue maternelle, avant de demander au conducteur de moto s’il a toute sa tête.

De crier son indignation devant ce quidam qui a osé penser l’impensable… Nicodème dit : « On verra », redémarre et s’en va. Jeudi dernier, il a déposé la ménagère comme à l’accoutumée. Celle-ci dira par la suite aux enquêteurs qu’elle ignore à quel moment il serait revenu en mi-journée. Tout ce qu’elle sait, c’est que vers 11h elle a entendu sonner, et savait qu’un vigile était de faction. Ce dernier, auditionné, racontera que Nikita était venue ouvrir, a échangé brièvement avec un tiers qu’il n’a pas vu, puis a refermé le portail. Le vigile l’a ensuite vue ressortir dans la foulée, arborant de nouveaux vêtements, un sac et un emballage plastique. « J’arrive », aurait-elle alors déclaré.

Mais quand Nicodème vient chercher sa cliente en fin de journée, la jeune fille n’est pas encore rentrée. Elle ne reviendra pas de la journée. Le lendemain, Marie-Solange conduite par son « asso » au travail, y apprend que Nikita a disparu. Samedi, c’est le moto-taximan qui disparaît des radars. Sa cliente l’appelle, il prétexte une panne. Nikita, elle, ne répond pas au téléphone qui parfois sonne, et parfois pas. Ses parents vont alerter police et gendarmerie, et de grosses ressources technologiques (traçage de téléphone, recours aux images de vidéosurveillance, etc.) sont mises à contribution.

Finalement, ce lundi, le cellulaire de la jeune fille est repéré à Pk 20 (côté Douala V), au lieudit « Derrière Carrière ». Elle se trouve chez Nicodème Y., un logement en matériaux provisoires. Les deux seront embarqués. Nikita a été conduite à l’hôpital pour des examens, le vigile et la ménagère, brièvement interpellés, ont été relâchés hier. Nicodème, lui, a rendez-vous avec le procureur dans les prochaines heures.