Le Cameroun obtient 45 milliards de Fcfa



Après avoir levé les subventions sur les produits pétroliers, comme préconisé le Fonds monétaire international, Yaoundé bénéficie d’un décaissement d’un montant de 45 milliards de Fcfa en Droits de tirages spéciaux (Dts) de la part de l’institution. Une aide qui tombe à pic pour le pays, impacté par la crise économique.

Dans le cadre du Programme économique et financier (Pef) appuyé par la Facilité élargie de crédit (Fec) et le Mécanisme élargi de crédit (Medc), le Fonds monétaire international (Fmi) vient de verser environ 74,6 millions de dollars, soit près de 45,06 milliards de Fcfa (au cours du dollar actuel) au Cameroun. La validation du conseil d’administration de l’institution de Bretton Woods est donc une formalité. Car à l’issue d’une mission du Fmi qui a séjourné à Yaoundé du 05 au 18 janvier 2023, les autorités du Fonds et le gouvernement camerounais étaient déjà parvenus à un accord sur les politiques économiques pour conclure la troisième revue. Chose promise, chose due : le Cameroun a augmenté les prix des carburants à la pompe le 1er février 2023, afin de créer un espace budgétaire pour les investissements et les dépenses sociales. En effet, il faut rappeler que le Programme économique et financier triennal (2021-2024) entre le Cameroun et le Fmi a été approuvé le 29 juillet 2021 à Washington. Il donne lieu à des appuis budgétaires d’un montant total de 689,5 millions de dollars (près de 375 milliards de Fcfa). Ceux-ci sont progressivement décaissés sur une période de trois ans, au fur et à mesure de l’approbation des différentes revues du programme.


Réformes structurelles
Selon les données officielles, le Cameroun en 2022 a dépensé près de 80 milliards de Fcfa pour subventionner les prix à la pompe des produits pétroliers (700 milliards de Fcfa pour les carburants et 75 milliards de Fcfa pour le gaz domestique). Pour l’année 2023, le pays a budgétisé les subventions aux prix des carburants à 250 milliards de Fcfa, soit moins de 50 % de sommes nécessaires pour maintenir les prix des carburants inchangés à la pompe, selon les projections du Fmi. Depuis l’année dernière, la question faisait déjà de discussion entre les agentsdu Fmi et les autorités du Cameroun. Le Fonds estimait que les subventions aux produits pétroliers étaient « couteuses », « insoutenable au regard des prévisions actuelles des cours internationaux du pétrole », « mal ciblées en ce qui concerne le couches vulnérables », et « ont un effet d’éviction sur les dépenses prioritaires ». « A titre d’illustration, les subventions aux prix des produits pétroliers représentaient six fois le budget alloué à l’agriculture, quatre foi celui de la santé et plus de trois fois celui de l’énergie et de l’eau », soutient le Fmi, même si les blessures des années 1989- 1990 n’ont pas été pansées. Programme d’ajustement structurel. C’est à cette expression évoquant la gestion draconienne des affaires publiques, que renvoie, pour de nombreux Camerounais, toute évocation du mot Fmi. D’ailleurs, parée du costume d’un monstre froid dans l’imagerie populaire, cette institution financière annonce une conférence le 16 mars 2023 à Yaoundé juste avant le sommet des chefs d’Etat de l’Afrique centrale. Deux thèmes vont meublés les assises : les réformes structurelles pour une croissance inclusives et diversifiée, et la mobilisation des recettes non pétrolières pour créer un espace fiscal pour les dépenses productives et sociales.