Parties de Yaoundé mercredi dernier pour Addis-Abeba où elles affrontent la sélection nationale d’Ethiopie dimanche prochain dans le cadre du premier tour qualificatif des mondiaux de la catégorie, les pouliches de Charles Kamdem risquent de payer cash le prix de l’abandon des pouvoirs publics et de la Fécafoot dont elle est sujette.
Le destin de l’équipe nationale Juniors dames du Cameroun se joue à Addis-Abeba ce week-end.
En concédant un match nul (0-0) face à leurs homologues éthiopiennes le 12 juillet dernier à Yaoundé, les pouliches du coach Charles Kamdem ont fortement compromis leurs chances de qualification. Pour décrocher leur billet pour le second tour qualificatif des mondiaux de la catégorie qui se joue en 2016 en Papouasie Nouvelle Guinée, les Lionnes devront, à défaut d’obtenir une victoire ce dimanche, faire un match nul avec but.
En cas de score vierge comme au match aller, à l’issue du temps réglementaire, les deux équipes se départageront aux tirs au but. Un scénario qu’il serait sage d’éviter au regard de la loi du domicile que l’adversaire pourrait imposer et prendre finalement son compte.
Mais, le sélectionneur du Cameroun reste optimiste. Il croit pouvoir compter sur deux renforts au niveau de son attaque, notamment sur les côtés.
Biwout et Mpeh qui sont des armes nouvelles pour surprendre les Ethiopiennes. « Nous allons attaquer pour marquer au moins un ou plusieurs buts. Mais, en attaquant, nous mettrons en place une défense permanente, pour éviter de nous faire surprendre », a confié Charles Kamdem à nos confrères de camfoot mercredi dernier, peu avant de quitter Yaoundé pour Douala d’où il s’est envolé à 14h, pour la capitale éthiopienne.
Le groupe a ensuite pris ses quartiers au Grand Yordanos Hotel avant de mettre le cap dans la nuit sur Bayda, à plus de 100 km où les félines vont affronter leur adversaire, Lucy (le nom de l’équipe nationale d’Ethiopie), dimanche prochain.
Equipements confisqués au pressing
Le Onze national a beau être optimiste et déterminé, la préparation infâme dont elle a fait l’objet pourrait compromettre fatalement ses chances de passer au second tour.
Tenez par exemple, c’est à la dernière minute que toutes les conditions du voyage ont été réunies. Au-delà du manque d’équipement depuis le début du stage le 14 juillet dernier, joueuses et encadreurs n’ont reçu aucune prime (olympique et de match nul) depuis le match aller.
Approché, Charles Kamdem, le sélectionneur des Lionnes juniors, s’est montré agacé au moment du départ de Yaoundé.
Son équipe n’a reçu des équipements d’entraînement et de match que dans la nuit, à 3h du matin. Depuis la reprise du stage de préparation, le 14 juillet dernier, les jeunes Lionnes ont travaillé sans les maillots de l’équipe nationale. N’eût-été la perspicacité de Landry Tchapdjouo, le voyagiste des Lions Indomptables, que ces équipements, confisqués depuis le match aller dans un pressing faute d’argent pour régler la facture, n’auraient jamais été retirés.
Selon les informations recueillies par nos confrères, l’on parle d’une somme de 400 000 Fcfa exigée par ce blanchisseur pour libérer les maillots de nos Lionnes.
C’est encore le même bienfaiteur qui a supporté les frais liés au payement des carnets de vaccination des joueuses, puisqu’elles voyagent pour la plupart, pour la première fois.
Du même informateur, c’est grâce à Tombi à Roko Sidiki, le secrétaire général de la Fécafoot, que le médecin de cette équipe a pu acheter des médicaments pour équiper la boîte à pharmacie.
Difficile de comprendre que des vice-championnes d’Afrique, de surcroit huitième de finaliste du récent mondial, en soient à être réduites à une telle précarité.
Fécafoot et Minsep jouent au pingpong
Le mouton noir est vite trouvée : la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) et son Comité de normalisation.
Et le ministère des Sports et de l’Education physique (Minsep) alors ?
Les fonctionnaires, pour se dédouaner, renvoient les hommes de médias au décret signé du chef de l’Etat rendu public le 26 septembre 2014. Lequel décret confie la tutelle administrative et technique des sélections nationales à la Fédération.
De même que les équipes nationales inférieures de football ( A’, Espoir, Juniors, cadets, minimes) La Fécafoot n’a jamais manqué l’occasion de marteler que c’est au gouvernement qu’incombe toute ces charges. Et dans ce jeu de ping-pong, ce sont les athlètes qui en payent le lourd tribut. Et dire que dimanche elles croiseront le fer avec l’une des plus redoutables sélections en Afrique.