Actualités of Tuesday, 19 September 2023

Source: www.camerounweb.com

'Boza': l'histoire de Mayer Foning a fait couler les 'larmes' à Aissatou Bouba Dalil

Mayer Foning Mayer Foning

Le militant très engagé du MRC, Mayer Foning a raconté dans une publication qui fait depuis le tour des réseaux sociaux, comment il a failli mourir en essayant d'immigrer clandestinement en Europe en passant par le Niger, la Libye etc.

Il s'agit d'une aventure périlleuse dans la quelle s'est jeté ce militant très engagé du MRC. Il raconte notamment, comment il est tombé malade plusieurs fois sur la route, a marché des kilomètres et n'a pas encore réussi à arriver à sa destination finale.

Cette histoire de Foning a presque réussi à fait couler des larmes à Aissatou Bouba Dalil, l'une des secrétaires nationaux du MRC.

Dans une publication, elle donne des conseils à ceux qui seront tentés par cette aventure.



"Vous pouvez trouver toutes les raisons du monde pour dissuader un futur candidat au "boza" que rien n'y fera quand il s'agit de fuir la misère, la galère, la dictature, dans l'espoir de trouver une vie meilleure en Occident parce que malheureusement aujourd'hui, l'Occident est perçu comme l'Eldorado que tout le monde veut atteindre. Mais il est important de dire à nos petits frères que l'Eldorado tant rêvé n'est parfois qu'illusions !

D'abord la "traversée" que seuls ceux qui s'y sont aventurés peuvent mieux raconter, tant les risques d'y laisser la vie sont décuplés, à travers les multiples épreuves et les traitements inhumains subis par des migrants à la merci de passeurs sans aucun scrupule et pour qui la dignité humaine n'est qu'une vue de l'esprit.

Et lorsque, par miracle, l'autre rive est enfin atteinte, l'exultation ne sera que de courte durée car c'est là où les vrais difficultés commencent et c'est souvent à ce moment là qu'on réalise l'ampleur du chemin à parcourir, et où l'Eldorado sera plus difficile à atteindre qu'imaginé car le chemin sinueux vers l'obtention de papiers peut durer quelques très longues années. Inutile de rappeler qu'être sans papiers en Europe est synonyme de vie sociale inexistante. Vous ne pourrez ni travailler, ni demander un logement, ni ouvrir un compte bancaire, ni rien du tout ! Vous pourrez néanmoins vous soigner gratuitement et avoir un repas chaud auprès des associations humanitaires, mais apprêtez-vous à perdre une décennie de votre vie dans toutes sortes de démarches administratives avant une improbable régularisation de votre situation qui bien souvent, est examinée au cas par cas, si entre-temps vous n'êtes pas arrêté et conduit dans un centre de rétention avant votre expulsion parfois dans des conditions déchirantes (attaché, ligoté et immobilisé dans l'avion pour les plus réfractaires).

Préparez-vous aussi à passer de longues nuits à la belle étoile, à dormir sous les ponts, sous le froid hivernal auquel nous ne sommes pas habitués dans nos pays chauds. Si vous êtes une femme et que vous avez au moins un enfant à votre charge, vous aurez un toit sur votre tête dans des conditions de confort souvent déplorables et n'allez surtout pas vous plaindre, sentez-vous déjà heureuse d'être à l'abri des températures négatives même si vos voisins immédiats sont souris et cafards !

Après lecture de ce qui précède et qui est la réalité crue, vient alors la question fatale : est-ce que ça vaut vraiment la peine de prendre la route du désert quand on sait ce qui nous attend devant ? J'imagine qu'un départ comme celui là se prépare financièrement mais, n'est-il finalement pas préférable d'investir cet argent mis de côté dans un petit commerce au pays et continuer de chercher patiemment le moyen d'arriver légalement dans le pays de destination ?

J'entends déjà ceux qui vont me dire : "toi tu es déjà arrivée, laisse nous aussi tenter notre chance". Même si tout pousse à partir, dans un pays où les jeunes n'ont aucune perspective, risquer sa vie sur une route incertaine et semée d'embûches est-il vraiment un risque à prendre ?

Il ne reste plus qu'à souhaiter qu'advienne dans notre pays un changement de gouvernance, afin que chaque Camerounais se sente suffisamment heureux chez lui pour ne jamais envisager de pénétrer dans le ventre du désert. Vivement la Renaissance".