Les ambaboys sont davantage passés à l’étape supérieure ces derniers jours, depuis la célébration de la fête de l’unité le 20 mai passé. Les combattants séparatistes du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (Noso) voient cette fête comme un frein à leurs objectifs : celui d’être autonomes et indépendants, avoir la liberté de gérer ces parties susmentionnées du territoire comme bon leur semble, sans être gênés par l’autorité centrale.
Par conséquent, toute initiative de fédération est la malvenue. Plusieurs personnalités importantes ont pris part au défilé du 20 mai dont le président lui-même Paul Biya et sa femme Chantal Biya. Le président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) Samuel Eto'o Fils y était également présent, pour ne citer que ceux-là.
On apprend que dans l’Ambazonie, « le président de la section RDPC (parti au pouvoir, ndlr) du département de la Momo a été capturé par les ambazoniens pour avoir pris part au défilé du 20 mai ».
Le lanceur d’alertes Nzui Manto écrit sur les réseaux sociaux que « nul ne peut dire avec certitude où se trouve en ce moment le très militant engagé du parti de Paul Biya, Mista Ngie Stephen patron du parti des flammes dans le département de la Momo ».
En effet, c’est « quelques heures après s'être affiché aux côtés des autorités administratives lors de la fête du 20 mai que Mista Ngie a été capturé pas les ambazoniens qui l'accusent de haute trahison ». Connaissant ces combattants et leur froideur, on peut commencer par dire que rien de bon ne se prépare.
Toujours en Ambazonie récemment, « un homme qui a été décoré par le préfet a été enlevé et tué par les ambazoniens. C'est à Bamessing que la victime s'était rendue pour prendre part aux festivités du 20 mai. Edward a été enlevé après avoir reçu sa médaille et exécuté par les ambazoniens », raconte la même source.
Cette journée qui marque une étape importante dans l’unité et l’union des fils et filles du pays, est malheureusement devenue une raison supplémentaire des ambaboys de tuer.
De mémoire, c’est le 20 mai 1972 que le président Ahmadou Ahidjo organisa un référendum pour mettre fin au système fédéral en vigueur jusqu'à cette époque. Le référendum fut largement gagné et le 20 mai devint la fête nationale d'un Cameroun qui s'appellera désormais « République unie du Cameroun ».
Aussi feu Ahmadou Ahidjo a adopté jadis la nouvelle doctrine économique du Cameroun, le libéralisme planifié qui mènera quelques années plus tard le pays dans la voie du surendettement. Il a organisé un nouveau référendum pour réviser la Constitution en 1975. Ce référendum fut gagné par le président. Cette révision permit la création d'un poste de Premier ministre et Paul Biya y fut nommé. C’est le début d’un long règne pour ce dernier.