Plusieurs responsables de l’Assemblée nationale sont convoqués au Secrétariat d’État à la défense (SED) pour malversations financières. Des sources confirment l’information qui va faire grincer les dents au sein du régime de Yaoundé. Le ménage tant attendu s’annonce peut-être enfin comme un orage qui va emporter beaucoup de personnes sur son passage.

C’est un secret de polichinelle, une scandaleuse affaire d'escroquerie en bande organisée de hauts cadres de l'Assemblée nationale portée devant le SED, a fait la Une de tous les médias et sali une nouvelle fois encore l'image de l’institution.

« Cette affaire foireuse relative à l'informatisation de l'Hôtel des députés est vraiment mal tombée, pour Cavayé Yeguié le président de l’Assemblée nationale puisqu'elle éclate, quelques jours seulement avant la session parlementaire de juin 2023 », rappelle le lanceur d’alerte Boris Bertolt.

On sait que « cette affaire est devenue par la force des choses un scandale national. N'eut été cet incident de parcours, elle n'aurait été qu'un business parmi tant d'autres, orchestré par une bande de fonctionnaires véreux de l’Assemblée. Ce couac imprévu est venu mettre à nu cette organisation mafieuse dont l'appétit pour piller les fonds de l’Assemblée ne connaît pas de limites. Elle n’a rien à craindre puisqu'elle jouit de la bénédiction du beau-fils et non moins directeur du cabinet de Cavayé Yeguié ».

On apprend de la source susmentionnée que « de façon générale, pour se partager facilement l'argent de cette institution à la dérive, ils ont mis sur pied une nouvelle technique, pour "exécuter" les prestations à l’Assemblée sous le camouflage de travaux en régie. Cette nouvelle trouvaille leur permet d'éviter de passer par la Commission de passation des marchés de la Chambre, de payer les impôts et taxes dus à l'État et de contourner le contrôle de la Questure. C'est un circuit fermé bien huilé entre copains. Il leur permet d'opérer loin des regards des curieux et des oreilles des députés qui sont traités de jaloux et envieux des fonctionnaires de l’Assemblée ».

Ils devraient pourtant s’attendre à ce que tout sorte un jour. Tout se sait dans ce pays. Le plus dur pour ce Comité mafieux est de monter un projet, ajoute Boris Bertolt qui ne manque pas de dire que « cette fois le prétexte trouvé, pour se mettre quelque chose sous la dent, est un mini projet qui porte sur l'informatisation de l'Hôtel des députés à hauteur de 56 000 000 de francs, alors qu'une contre-expertise faite après le scandale évalue la prestation réalisée entre 6 000 000 000 de francs et 10 000 000 de francs ».

Pour rendre plus claire l’information au public afin de lui faire comprendre l’ampleur de la situation, le lanceur d’alertes complète qu’il est prévu que le prestataire, préfinance les "travaux" et, en même temps, les retro commissions et qu'ensuite il sera payé au plus tard dans 30 jours. Ce qu'il fera promptement. Il passera plusieurs fois, après la date convenue, sans pouvoir récupérer son dû. Pire, il sera rabroué et chassé comme un malpropre par la nièce de Cavayé Yeguié, Mme Tahmar épouse Djadai Yacouba qui n'est autre que l’agent comptable. Rien d'étonnant. Elle est connue pour son insolence et arrogance. Elle lui a même laissé entendre qu'il aille se plaindre s'il veut. L’Assemblée est intouchable.

« Ballotté entre les différents membres du Comité qui sont occupés par d’autres affaires plus juteuses, il a fini par porter plainte au SED. Pour étouffer l'affaire qui met en cause la crème des fonctionnaires de l’Assemblée, alors que les députés seront bientôt à Yaoundé pour la session, le commandant en charge de la sécurité de l'Institution, Haman Gabdo, sera dépêché le 31 mai 2023 (à 10 jours de la session), auprès de l'enquêteur du SED pour décaler à plus tard les auditions des mis en cause », souligne Boris Bertolt.

La même source fait savoir qu’aux dernières nouvelles « le président de l’Assemblée Cavayé Yeguié, pris en otage par le directeur du cabinet et ses hommes de main n'a même pas été mis au courant de ce scandale qui secoue la maison et encore moins des convocations de ses hauts fonctionnaires au SED. C'est la preuve qu'en réalité le véritable Président de l’Assemblée Nationale du Cameroun est son Dircab ».

Les membres du Comité convoqués au SED sont le secrétaire général adjoint n°1 (coordonnateur) Abdoulaye Daouda ; le contrôleur général des services des questeurs Abba Maina Abba ; le directeur des ressources financières et du budget Ngansop Gilles ; le directeur de l’Hôtel des députés Hoche Mozogo ; le directeur des projets, du patrimoine et de la logistique Betsi Georges ; l’agent comptable Tahmar épouse Djadai Yacouba.