Actualités of Monday, 3 October 2022

Source: CONFIDENTIEL N 145

Bryan Fombor: la justice réussit à reconstituer le film de l'assassinat

Bryan Fombor Bryan Fombor

On sait enfin ce qui s'est passé dans la nuit du 04 au 05 juin 2020, le jour où Bryan Fombor a été sauvagement assassiné, poursuivi par des hommes armés de poignards et d'autres armes.

Comme initialement promis, le ministère public a finalement réussi à projeter les images prises par les caméras de surveillance de la Police camerounaise. Malheureusement pour le public qui aurait souhaité voir exactement ce qui s'est passé cette nuit-là. Comment le feu Bryan a été tué ? A la place des images, il s'est contenté des explications du procureur de la République.

En resumé, on a pu retenir que la victime a rendu son dernier souffle à minuit 56 minutes 40 secondes. Il y est arrivé 28 secondes plus tôt à bord d'un véhicule Toyota appelé trivialement “tête de cochon” de couleur bleue, pourchassé par une horde de conducteurs de mototaxis. Une fois immobilisé, il sera extrait de force de son véhicule. Il tentera d'échapper à ses bourreaux, mais pas pour longtemps. Il sera poignardé pour la première fois en tentant de fuir dernière le premier kiosque qui jouxte le carrefour Texaco Omnisports à moins de 5 mètres de son véhicule. Malheureusement il n'ira pas loin. Il va s'écrouler quelques mètres après, avant d'être rattrapé par ses bourreaux, et achevé à l'aide de coups de poignard et de cailloux comme un vulgaire malfaiteur. Tout semble bien réglé !

Les commanditaires ont mobilisé les moyens pour faire croire que c'était un simple règlement de compte orchestré par des conducteurs de mototaxis qui vengeaient à travers ce geste ignoble leur camarade qui aurait été percuté par le jeune Bryan. Mais un crime n'étant pas parfait, ils vont semer au passage des indices qui vont permettre aux enquêteurs de mettre la main sur quelques membres du gang.

Monsieur le procureur fera d'ailleurs remarquer que les conducteurs de mototaxis n'étaient pas les seuls à la poursuite de Bryan. Il y aurait eu plusieurs véhicules qui ont entièrement assisté au meurtre. Le plus suspect est arrivé sur les lieux moins de 6 secondes après Bryan et y est resté pendant plus de 9 minutes.

Selon le procureur, les occupants de ce taxi de marque Toyota Yaris sont sortis du véhicule à minuit 58 minutes 24 secondes. Parmi les occupants, il y avait une femme et deux hommes. Un des hommes va traverser la route pour s'enquérir de la situation. Une fois de retour, il va rendre compte à la dame qui va quitter les lieux à bord d'un autre taxi, laissant les autres sur place. Tout se serait passé comme s'il y avait un phénomène de relai sur le lieu du crime. Il y a eu la présence des vigiles d'une société de gardiennage de la place qui sont arrivés sur le lieu du crime à minuit 50 secondes, pour repartir à une heure 07 minutes 15 secondes. A en croire le procureur de la République, un des vigiles va sillonner autour de la dépouille pendant quelques secondes comme pour s'assurer que la victime avait été assassiné dans les règles. 25 secondes après le départ de la Pickup, un autre véhicule de type Land Cruiser va s'amener sur la scène du crime pour y repartir 9 minutes plus tard, soit à une heure 16 minutes 10 secondes à l'arrivée du premier pickup de la police camerounaise. Il faut d'ailleurs noter que durant tout ce temps, personne n'est sortie de ce véhicule.

Des faits et bien d'autres qui démontrent à suffisance que le jeune Bryan Boris Fombor a été exécuté de façon sommaire. Pour le procureur de la République, personne d'autre en dehors de lui n'était dans le véhicule et contrairement à ce que laisse entendre les accusés, la victime n'avait percuté et trainé aucune moto. La scène du crime ne laissant transparaître aucune trace. Contrairement à ce qu’on a pu voir lors de la reconstitution des faits. La prochaine audience aura lieu le 31 octobre prochain. Ce jour en effet, Ivana Essomba Obama et ses 06 coaccusés devront répondre aux accusations formulées contre eux. Ils ont d’ailleurs tous sans exception accepté de dire la vérité et rien que la vérité. On ne perd rien à attendre ! Affaire à suivre.