Le constat a été fait le 14 octobre dernier à Yaoundé par les professionnels de la santé oculaire, au cours de la commémoration de la Journée mondiale de la vue.

Martha Hortense Ngo Mabenga a hâte de se faire consulter le 14 octobre 2021 à l’esplanade du ministère des Arts et de la Culture. Arrivée sur le site depuis 8h, la quadragénaire se plaint d’une baisse de la vue depuis des mois. Martha Hortense Ngo Mabenga espère y remédier grâce aux séances de dépistage gratuit organisées ici par le ministère de la Santé publique en cette Journée mondiale de la vue.

« Je n’arrive plus à bien lire. Ma vue est de plus en plus floue et j’ai peur de tomber aveugle», confie-t-elle. Dieudonné Kameni Wansi, par contre, a porté des lunettes pendant 25 ans. Une fois à la retraite, celui-ci se débarrasse de ses verres.

« Je pensais à cette époque que je n’aurais plus besoin des lunettes. Malheureusement, mes yeux ont recommencé à démanger. Et depuis peu, les larmes coulent sans arrêt », explique le sexagénaire.

Du 14 au 15 octobre dernier, près de 200 volontaires ont investi le site de promotion de la santé oculaire basé à Yaoundé. 25 ophtalmologues, opticiens et infirmiers spécialisés en ophtalmologie s’activent dès les premières heures de la matinée à détecter les troubles dont souffrent leurs nouveaux patients.

« Le nombre d’aveugles est en hausse depuis la fin des années 90. Pourtant, 80% des cas de cécité peuvent être guéris ou évités », explique le Pr. Lucienne Assumpta Bella, coordonnateur du Programme national de lutte contre la cécité.

Organisée sur le thème : « Je prends soin de mes yeux », la 22e édition de la Journée mondiale de la vue invite les uns et les autres à préserver leur santé oculaire en ces temps de forte sollicitation visuelle.

«Nous recevons au quotidien des personnes qui ressentent le besoin de porter des verres, celles qui souffrent de la cataracte et du glaucome. Nous suivons également des diabétiques qui souffrent des troubles de la vue. Autant de pathologies pouvant être détectées à temps grâce aux dépistages systématiques», rajoute le Pr. Assumpta Bella. Ce deuxième jeudi du mois d’octobre était également jour de sensibilisation autour des bonnes pratiques.

Aux consultations régulières, s’ajoute une bonne alimentation avec consommation régulière des fruits et légumes. La lutte contre la cécité passe également par un sommeil suffisant, le lavage régulier des yeux, le port des verres protecteurs, en cas d’activités dangereuses et enfin, le dépistage précoce des pathologies familiales tant chez les adultes que chez les tout petits.