Le Cameroun célèbre ce 11 février 2025 la 59e édition de la Fête de la Jeunesse, et comme à l’accoutumée, le président Paul Biya s'est adressé aux jeunes la veille au soir. Ce discours a pris un ton résolument politique à quelques mois de l'élection présidentielle, avec des promesses sur l'emploi, la formation et des perspectives de développement économique, tout en laissant planer une question : le règne de Paul Biya va-t-il se poursuivre après 2025 ?

À 92 ans, dont 42 passés à la tête de l'État, Paul Biya a salué d'entrée de jeu les performances sportives nationales, notamment la qualification des Lions Indomptables pour la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) au Maroc. « Notre brillante qualification pour la prochaine Coupe d’Afrique des Nations, qui se déroulera au Maroc, illustre bien ce que notre jeunesse, qui ne manque pas de talent et de courage, est capable d’accomplir, avec de la discipline et des efforts acharnés », a déclaré le chef de l'État. Il a encouragé les Lions à poursuivre leurs efforts, tout en appelant la jeunesse à s'en inspirer.

Cependant, Biya n’a pas manqué d’évoquer la crise qui secoue le football camerounais, un sujet brûlant en ce moment. La querelle persistante entre le ministère des Sports et la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) continue de faire la une. « La dynamique positive ne portera tous les fruits espérés que si la concorde, la solidarité et l’esprit d’équipe règnent », a averti le président, appelant à la responsabilité de tous les acteurs pour apaiser les tensions.

Fidèle à son habitude, Paul Biya a abordé les défis du Cameroun sur la voie du développement, insistant sur l’importance de la formation professionnelle et la création d'emplois pour les jeunes. Mais au-delà de ces sujets socio-économiques, son discours a aussi pris une dimension politique, évoquant implicitement sa future candidature. En effet, le chef de l’État, sans l’annoncer officiellement, a réitéré son engagement à rester aux côtés des Camerounais. « Je puis vous assurer que je continuerai d’être à vos côtés pour relever les défis auxquels vous êtes confrontés », a-t-il promis.

Dans une année électorale décisive, Paul Biya n’a pas manqué de cibler ses adversaires politiques, qu'il accuse de chercher à semer le trouble. « Je vous demande de ne pas prêter l’oreille aux sirènes du chaos que font retentir certains irresponsables. Ne les laissez pas se servir de vous pour assouvir leurs desseins pernicieux », a-t-il lancé à l'intention des jeunes, les mettant en garde contre les promesses qu’il qualifie de « fallacieuses et irréalisables ».