Actualités of Thursday, 7 December 2023

Source: Le Messager n°8177 du 6 décembre 2023

C'est fait : les Camerounais tiennent enfin leur sauveur

Distinction honorifique Distinction honorifique

Cette distinction a été décernée au coordinateur de la Société camerounaise de conservation de la faune (CWCS) par l'université du Commonwealth pour la protection des mangroves. Le 22 novembre, le Conseil académique de l'Université du Commonwealth à Kigali a conféré le titre honorifique de docteur en gestion de la faune et de la conservation (Honoris Causa) au Dr Gordon Ajonina, coordinateur de la Société camerounaise de conservation de la faune (CWCS).

En recevant cette distinction, Dr Ajonina devient le premier Camerounais et biologiste de la conservation du bassin du Congo à obtenir une distinction aussi prestigieuse de la part de l'éminente université britannique. L'université a déclaré qu'elle reconnaissait ainsi les contributions et les réalisations inestimables du Dr Ajonina dans le domaine de la conservation de la nature et de la protection des écosystèmes de mangrove en particulier.

Au cours des 23 dernières années, Dr Ajonina a travaillé sans relâche à la protection des mangroves et des zones humides au Cameroun. Il a mené des recherches approfondies sur le terrain dans le domaine de la gestion des forêts de mangroves et des zones humides dans toute l'Afrique. Il est l'auteur et l'évaluateur de plusieurs articles scientifiques et a contribué à la rédaction de plusieurs ouvrages sur le sujet.

Ardent défenseur de la protection de la nature, Dr Ajonina dirige le Réseau des mangroves du Cameroun, un consortium de plus de 40 organisations communautaires qui font campagne et militent pour la protection des mangroves et des écosystèmes des zones humides au Cameroun. Professeur d’université, le lauréat a formé plus de 1 000 étudiants. Depuis 2009, il est associé en tant que professionnel senior et formateur.

« J'ai été agréablement surpris par cette distinction exceptionnelle. C'est un témoignage du travail acharné que nous avons accompli pendant près de trois décennies. La Cameroon Wildlife Conservation Society est plus qu'engagée dans la conservation de la nature, en particulier des mangroves et des zones humides au Cameroun, pour le bien-être de la population » a déclaré Dr Ajonina, réagissant à cette reconnaissance.

Stabiliser et protéger la zone côtière. Selon l’Atlas des Mangroves du Cameroun publié en 2017 par le ministère de l’Environnement et de la protection de la nature et du développement durable, la mangrove couvre plus de 30 % de plus de 400 km de la côte du pays qui s'étend de la frontière avec le Nigeria jusqu'au nord de la Guinée équatoriale.

La mangrove du Cameroun rend un grand nombre de services écosystémiques vitaux tels que stabiliser et protéger la zone côtière, séquestrer du carbone (selon les experts, cet écosystème de marais maritime a notamment la particularité de retenir de l’ordre de 5 fois plus de carbone qu’une forêt terrestre) et abriter une biomasse abondante et d’une riche biodiversité (faune et flore).

Elle permet également d’allouer des moyens de subsistance pour près 30% de la population du pays vivant en zone côtière (bois pour le fumage de poisson, pour la construction des logements et pour les embarcations, ou encore du chaume résistant à l’eau pour les toitures ou encore du fourrage pour les animaux domestiques), fournir des services culturels, ou encore présenter un grand potentiel en matière d’écotourisme et d’éducation environnementale.