Le général Brice Oligui Nguema, président de la Transition depuis le renversement du régime Bongo en 2023, a officiellement annoncé sa candidature à l'élection présidentielle gabonaise du 12 avril 2025. Cette déclaration, faite sous une pluie battante lors d'un discours à Libreville ce lundi 3 mars, marque un tournant décisif dans la période de transition politique du pays.
"J'ai décidé d'être candidat à l'élection présidentielle du 12 avril 2025," a déclaré le général devant une foule enthousiaste, ajoutant que cette décision venait "après mûre réflexion et en réponse à vos nombreux appels."
Le général, qui fête ses 50 ans ce même jour, a présenté sa vision d'un "Gabon qui renaît de ses cendres", appelant à une responsabilité commune pour réaliser ce projet. "Je suis un bâtisseur et j'ai besoin de votre courage, de votre force pour bâtir ce pays," a-t-il affirmé, invoquant également une inspiration divine: "L'Esprit saint m'a parlé, voilà pourquoi je me trouve devant vous."
Cette annonce survient après plusieurs démonstrations de force symboliques ces derniers jours, notamment un grand rassemblement militaire samedi et une messe œcuménique dimanche, suggérant une préparation minutieuse de cette candidature.
Pour pouvoir officiellement enregistrer sa candidature, le général devra procéder à une "mise à disposition" temporaire de ses fonctions militaires, comme le précise la page Facebook "Infos CTRI officiel". Ce compte officiel précise également qu'en cas d'élection, il devra quitter définitivement l'uniforme, mais qu'en cas d'échec, il "retournera dans les casernes, comme tout militaire en fonction."
Cette candidature représente une évolution par rapport aux promesses initiales du général qui, après le "coup de la libération" d'août 2023 contre la dynastie Bongo, s'était engagé à remettre le pouvoir aux civils. Cependant, le nouveau code électoral, adopté fin janvier par le parlement de transition, autorise désormais les militaires et les magistrats à se présenter aux élections.
Le message officiel du CTRI souligne toutefois que malgré ses 28 ans de carrière militaire, "sept ans de mandat ne changeront pas sa manière de penser et d'agir. Il restera pragmatique et fidèle à ses valeurs."
Selon les médias locaux, une vingtaine de prétendants ont déjà retiré leur dossier de candidature la semaine dernière. Le processus d'inscription, qui se poursuit jusqu'au 8 mars, comprend plusieurs étapes dont un test linguistique, un contrôle médical et une déclaration de biens.
Cette élection du 12 avril constituera un moment crucial pour l'avenir politique du Gabon, après près de deux ans de transition militaire suite à la fin de la longue emprise de la famille Bongo sur le pouvoir.