Les auditions d'Amougou Belinga et des autres co-accusés prennent fin dans quelques jours. Une date limite aurait été retenue pour soit libérer Amougou Belinga, soit l'envoyer à Kondengui.

En d'autres termes, le PDG du groupe l'Anecdote sera à nouveau présenté au commissaire du gouvernement qui va juger enfin si le Zomloa est vraiment coupable des charges qui ont été retenues contre lui.

Selon Guy Zogo dans son nouveau reportage diffusé sur Equinoxe TV, au plus tard vendredi 24 février, Amougou Belinga connaitra son sort ainsi que celui de ss coaccusés.

"Je voudrais signaler que toutes les auditions de ce jour au SED, se font en présence du commissaire du gouvernement qui prend bien la mesure de ce dossier avant que les uns et les autres ne retournent devant lui [au Tribunal Militaire, Ndlr]. Ça sera cette semaine, vendredi au plus tard", a déclaré Guy Zogo devant le SED.

Laurent Esso et Amougou Belinga : les enregistrements audio qui mouillent les deux hommes


Le patron de presse Jean-Pierre Amougou Belinga est accusé d’avoir fait tuer un homme de média : Martinez Zogo. Comment en est-on arrivé jusque-là, on peut se la poser cette question. Le PDG de Vision 4 se trouve au Secrétariat d’Etat à la défense (SED) où il est auditionné conformément à la loi en vigueur.

Depuis des années maintenant, Jean-Pierre Amougou Belinga profite de ses relations privilégiées avec des hommes hautement placés dans l’entourage du chef de l’Etat Paul Biya qui lui filent des coups de main au besoin.

Des révélations incroyables faites par Jeune Afrique prouvent clairement que le zomloa des zomloa bénéficie d’un soutien inconditionnel, ce qui lui permet de prospérer dans les affaires et de renforcer sa légende de milliardaire.

Il s’appuie beaucoup sur le ministre de la Justice Laurent Esso : « Fidèle d’entre les fidèles du chef de l’Etat Paul Biya, il est le véritable "créateur" de Jean-Pierre Amougou Belinga au sein du système. Ce dernier a profité de l’appui de Laurent Esso pour s’affirmer en patron de presse prospère », écrit le média cité ci-dessus.

Mais par-dessus tout, « dans plusieurs enregistrements, Jean-Pierre Amougou Belinga affirme pouvoir faire et défaire les carrières au sein de la magistrature ».

Par ailleurs, « lors de son arrestation par les gendarmes, Jean-Pierre Amougou Belinga était protégé par un escadron de gardes pénitentiaires détaché par Laurent Esso », renseigne Jeune Afrique qui a détaillé la liste des personnes qui sont en d’une façon ou d’une autre en collaboration avec le propriétaire du groupe L’Anecdote.

L’une d’elles est Samuel Mvondo Ayolo, directeur du cabinet civil de Paul Biya. Le journal sait aussi qu’il est un proche collaborateur du président et soutien précieux.

Le 15 janvier 2022, dit-il, « lorsque Jean-Pierre Amougou Belinga est refoulé de l’aéroport de Yaoundé-Nsimalen, d’où il souhaitait s’envoler pour la France, c’est Samuel Mvondo Ayolo qui obtient de Paul Biya la levée de l’interdiction de sortie du territoire. En février 2021, il a aussi facilité l’acquisition de la chaîne Télésud avec un chèque issu du Trésor public ».

Au niveau de la sphère sécuritaire, outre l’ancien commandant de la garde présidentielle Raymond Etoundi Nsoe qui est également son beau-père, Jean-Pierre Amougou Belinga compte beaucoup sur le général Ivo Desancio Yenwo.

« De 2017 à 2021, le patron de la garde rapprochée de Paul Biya a signé pour 21 milliards de francs CFA de marchés spéciaux – sans appel d'offres – aux entreprises de Jean-Pierre Amougou Belinga. Ce recours à ce prestataire quasi exclusif était dénoncé par le défunt journaliste Martinez Zogo comme alimentant un soupçon de corruption », informe Jeune Afrique.