Jeune Afrique révèle que la candidature de Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), à l’élection présidentielle de 2025 est au cœur d’une polémique juridique. Investi par son parti en décembre 2024, Kamto se heurte à des obstacles légaux qui pourraient compromettre sa participation au scrutin. Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), parti au pouvoir, a ouvertement remis en question la capacité du MRC à investir un candidat, arguant que le parti ne remplit pas les conditions requises par le code électoral.
En effet, le MRC n’a pas participé aux élections locales de 2020, ce qui signifie qu’il ne dispose pas d’élus à l’Assemblée nationale, au Sénat ou dans les conseils municipaux. Or, selon la loi, un parti doit être représenté dans ces institutions pour pouvoir investir un candidat. Les responsables du MRC affirment cependant que plusieurs élus municipaux ont rejoint leurs rangs après avoir démissionné de leurs partis d’origine. Cette situation crée un flou juridique qui divise les experts. Certains juristes, comme le professeur Aba’a Oyono, estiment que ces élus peuvent légitimement représenter le MRC, tandis que d’autres, proches du RDPC, soutiennent que cela est illégal.
Le Conseil électoral (Elecam) et le Conseil constitutionnel, chargés de valider les candidatures, n’ont pas encore pris position officiellement. Cependant, des sources proches de ces institutions, interrogées par Jeune Afrique, ont invoqué le droit de réserve, laissant planer le doute sur l’issue de cette bataille juridique. Kamto et le MRC devront-ils se résoudre à contester une décision défavorable devant une juridiction qu’ils accusent régulièrement de partialité en faveur du régime de Paul Biya ?