Dans un contexte d'incertitude politique croissante, le président camerounais Paul Biya, retranché depuis plusieurs jours dans son village natal d'Mvomeka'a, vient de publier un message énigmatique sur ses réseaux sociaux qui alimente les spéculations sur sa candidature à l'élection présidentielle de 2025.
"J'entends continuer à tout mettre en œuvre pour perpétuer la profonde mutation sociale susceptible de faire naître une véritable nation camerounaise, fière de sa diversité et jalouse de son unité", a écrit le chef d'État, accompagnant son message des hashtags "#PaulBiya #OneAndIndivisible #Cameroun".

Cette déclaration intervient alors que le président, âgé de 92 ans et au pouvoir depuis 1982, n'est plus apparu publiquement depuis plusieurs jours, nourrissant les interrogations sur son état de santé et ses intentions politiques.
Pour de nombreux observateurs, ce message constitue un indice supplémentaire de sa volonté de briguer un huitième mandat, malgré son âge avancé. "Les termes employés sont significatifs. Quand il dit 'j'entends continuer', cela suggère clairement une continuité dans l'exercice du pouvoir", analyse un politologue de l'Université de Yaoundé.

Cette communication par réseaux sociaux interposés contraste avec l'absence physique du président et soulève des questions sur la gouvernance actuelle du pays. L'opposition, qui espérait un renouvellement à la tête de l'État, voit dans cette publication la confirmation de ses craintes.

"Le président multiplie ces derniers temps les déclarations ambiguës qui semblent préparer l'opinion à une nouvelle candidature", souligne un membre du principal parti d'opposition, qui préfère garder l'anonymat.
Si Paul Biya venait à se présenter et à remporter l'élection de 2025, il entamerait un nouveau septennat à 93 ans, prolongeant ainsi l'une des plus longues présidences au monde.

Pour l'heure, le gouvernement n'a fait aucune déclaration officielle concernant une éventuelle candidature du président sortant, maintenant le pays dans l'expectative à moins d'un an de cette échéance électorale majeure.