L’une des salles de conférence des Bureaux administratifs du Campus II de l’Université de Douala a abrité vendredi 04 août 2023, la cérémonie de soutenance de la thèse de Doctorat/Ph.D du Directeur général du Budget au ministère des Finances. Appelez-moi Docteur ! C’est devant un jury de six Professeurs titulaires et présidé par le Pr Claude Bekolo, que les travaux de recherche et de documentation du désormais Dr Cyrill Edou Alo’o portant sur le : « comportement des contribuables envers l’impôt et gouvernance des finances publiques », a reçu la mention « Très honorable ».

Pour cette thèse de Doctorat Ph.D en Sciences de Gestion, option finances, le candidat aura préparé ses travaux de recherche sous la Direction du Pr Henri Wamba au Laboratoire d’Economie et Théories Appliquées de l’Ecole Doctorale des Sciences sociales et humaines de l’université de Douala. Titulaire d’un Master en Management public, diplôme obtenu à l’Institut d’Etudes politiques de Paris, Cyrill Edou Alo’o était amené à démontrer comment le comportement des contribuables envers l’impôt influence la gouvernance des finances publiques. De par la stature de l’homme et la thématique présentée, la thèse a visiblement suscité beaucoup d’intérêt chez les scientifiques et les professionnels qui ont effectué le déplacement de Ndogbong, une thèse qui est positionnée dans le management et la gouvernance des finances publiques.

A en croire celui qui est par ailleurs Directeur général du Budget de l’Etat du Cameroun, « nous avons essayé de démontrer, que le comportement des contribuables est au centre de la gouvernance des finances publiques. De manière historique cela a été prouvé comment en progressant avec la participation populaire, on arrive à améliorer la collecte des impôts et taxes ; et qu’en revanche tout ce que l’Etat fait doit l’être dans le sens de la satisfaction des attentes des contribuables, qui sont ainsi impliqués dans la mise en œuvre des politiques publiques ». A la question de savoir en quoi devraient consister les réformes qui puissent influencer le comportement des contribuables en vue de l’amélioration des finances publiques, Dr Cyrill Edou Alo’o répond en ces termes : « les réformes doivent aller dans au moins trois sens : premièrement il faut cultiver et encourager la participation citoyenne de telle sorte que tous les acteurs travaillent dans l’élaboration, la mise en œuvre et l’évaluation des réformes ; deuxièmement il faut professionnaliser le métier en promouvant l’utilisation à outrance des nouvelles technologies de l’information et de la communication pour améliorer la collecte ; troisièmement il faut une flexibilité cognitive qui consiste à rapprocher les théoriciens et les praticiens dans la compréhension et la résolution des problèmes ».

Un document de référence Pour le Directeur de thèse, le Pr Henri Wamba, « Monsieur Edou Alo’o Cyrill qui vient de soutenir avec la Mention Très Honorable, a fait un travail formidable à la fois sur le plan empirique et sur le plan théorique. En tant que haut commis de l’Etat, il a cherché à allier les éléments empiriques aux éléments scientifiques pour sortir un document de référence en son genre, sur la réforme des finances publiques au Cameroun en vue de l’amélioration du consentement du contribuable à l’impôt ». Une observation de taille, et le président du jury dans ses observations critiques l’a si bien relevé à savoir que le candidat en tant que membre du système de gouvernance, n’a pas voulu s’étendre sur la qualité de la gouvernance comme stimulant des citoyens à pouvoir contribuer davantage aux charges de l’Etat.

Pour tout dire, autant le contribuable participe aux charges de l’Etat, autant il a des attentes vis-à-vis de cet Etat ; en clair si le contribuable est satisfait de l’utilisation qui est faite des fonds publics, il contribuerait mieux et davantage aux ressources de l’Etat. Et pourtant, en feuilletant les deux tomes de l’ouvrage qui compte plus de 900 pages chacun, l’on se rend compte que Dr Cyrill Edou Alo’o a bel et bien pris en compte la loi n° 2018/011 du 11 juillet 2018 portant Code de transparence et de bonne gouvernance dans la gestion des finances publique au Cameroun, loi qui était pourtant signée et promulguée par le président de la République, le chef de l’Etat Paul Biya. « Des réformes sont nécessaires et urgentes pour une gouvernance de qualité, car c’est cela répondrait aux attentes des contribuables », a dit en substance le Pr Bekolo Claude, président du Jury.