Face à la catastrophe naturelle qui frappe la région de l'Extrême-Nord du Cameroun, le président Paul Biya a pris des mesures d'urgence pour venir en aide aux populations sinistrées. Lors d'un point de presse tenu ce vendredi, le ministre de l'Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a annoncé le déblocage urgent d'une enveloppe de 350 millions de FCFA ordonnée par le chef de l'État. Cette décision s'inscrit dans un ensemble de mesures visant à soutenir les victimes des récentes inondations dévastatrices qui ont frappé la région.

Le ministre Atanga Nji a détaillé les actions mises en place par le gouvernement, qui incluent non seulement cette aide financière substantielle, mais aussi une assistance ciblée pour 950 familles du département du Mayo-Danay. Une mission d'évaluation interministérielle, conduite par le ministre lui-même, est prévue cette semaine dans la région. Elle sera accompagnée d'un convoi d'une cinquantaine de camions chargés de produits de première nécessité, symbolisant l'assistance directe du président de la République aux populations touchées.

Le bilan de ces inondations, attribuées aux fortes pluies liées au changement climatique, est particulièrement lourd. On déplore 11 décès, tandis que 200 000 personnes ont été affectées par cette catastrophe. Les dégâts matériels sont considérables : 103 000 hectares de cultures ont été détruits, 185 écoles primaires et 13 lycées ont été inondés, 1 178 têtes de bétail ont été emportées, et 8 000 maisons ont été détruites. Ces chiffres alarmants témoignent de l'ampleur de la catastrophe et de l'urgence de l'intervention gouvernementale.

La mobilisation face à cette crise se fait à tous les niveaux de l'État. Outre l'aide financière et matérielle, les plus hautes autorités ont exprimé leur solidarité avec les victimes. Le président Paul Biya a adressé ses condoléances aux familles endeuillées, tandis que le Premier ministre Joseph Dion Ngute a appelé à une mobilisation accrue face à cette situation critique. Ces gestes symboliques soulignent l'importance accordée par le gouvernement à cette crise humanitaire.

Cependant, si ces mesures d'urgence sont cruciales, elles soulèvent également des questions sur la gestion à long terme des risques climatiques dans la région. Les inondations récurrentes dans l'Extrême-Nord mettent en lumière la nécessité de renforcer les infrastructures de protection contre les inondations, d'améliorer les systèmes d'alerte précoce, de développer des plans d'urbanisation tenant compte des risques climatiques, et de soutenir une agriculture plus résiliente face aux changements climatiques.