Il ne se passe plus un jour sans voir sur les réseaux sociaux les images affreuses montrant les femmes tuées, les jeunes filles violées et les femmes tabassées.

La dernière féminicide enregistrée est celle d’une femme victime d’une agression la semaine dernière au quartier Mvan à Yaoundé. La victime qui était en provenance de Douala pour assister à une réunion familiale à Yaoundé a été poignardée par les agresseurs avant de trouver la mort. La dépouille de la victime a été retrouvée dans une broussaille au nom du carrefour Barrière à Ahala. Les images de cet acte barbare ont fait le tour sur la toile.

Les viols collectifs, le harcèlement sexuel, les mutilations ou le décès des femmes sous les coups de conjoints ou des agresseurs inquiètent de plus en plus dans les grandes métropoles. Selon le ministère de la Promotion de la femme et de la famille, entre janvier et juillet 2023, plus de 60 cas de féminicides ont été enregistrés dans plusieurs localités du pays.

La mauvaise utilisation de l’espace numérique constitue aujourd’hui un facteur qui aggrave les violences basées sur le genre. Pourtant, l’internet et les technologies numériques sont pourtant les outils essentiels pour l’activisme en matière des droits humains selon Cyrille Rolande Bechon, directrice exécutive de l’Ong Nouveau droits de l’homme. Ces technologies peuvent de ce point de vue être utilisées pour documenter les violations des droits de l’homme, pour mobiliser les acteurs en vue d’une initiative ou pour sensibiliser les communautés. C’est dans ce cadre que le Programme d’action pour la responsabilisation et l’amélioration de l’accès à la justice pénale des femmes (Paraajupf), a été mis en place.

Dans le cadre des activités de ce programme, une formation des défenseurs des droits humains sur les droits numériques et l’espace civique en ligne, a été organisée du 18 au 19 juillet 2023 à Yaoundé. Cette formation a regroupé une trentaine des jeunes constitués des lanceurs d’alerte, les représentants des organisations des jeunes, les journalistes et autres leaders de la société civile. La formation portait notamment sur le cadre juridique des droits numériques au Cameroun, l’Etat de droit à l’épreuve des droits numériques et de l’espace civique dématérialisé.

Ce programme est une initiative de l’Ong Nouveaux droits de l’homme et du Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac). Cette formation entre dans le cadre de la campagne « BrisonsLeSilenceAgissons. AgirContre LesVbg ». La campagne a pour but d’amener les hommes et les garçons à s’impliquer dans la lutte contre les violences basées sur le genre, faire le monitoring des cas. Il s’agira de surveiller, documenter et rapporter les cas de violence basée sur le genre recensés sur l’espace numérique. Cette campagne vise aussi à fournir une assistance légale jurid