Les autorités camerounaises et des organisations de la société civile triées sur le volet et réunies au sein de la Coalition camerounaise contre le tabac (C3T) ont entrepris de déposer au parlement, un projet de loi anti-tabac visant à durcir les mesures de lutte contre ce produit.
Les statistiques les plus récentes du ministère de la santé publique (Minsanté) font état de 1,1 million de camerounais qui font usage des produits du tabac, et de 18% de la population jeune de moins de 15 ans qui fume, avec à la clé des maladies comme le cancer du poumon, de l’estomac, les crises cardiaques, les AVC (Accidents vasculaires cérébraux) ou encore dans certains rares cas, des naissances prématurées.
Dans le monde entier, la situation globale du tabagisme est bien pire. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) évalue à près de 6 millions, le nombre de personnes qui décèdent chaque année dans le monde à cause du tabac. Certains pays comme la Chine ont durcit depuis ce lundi 1er juin, la loi anti-tabac promulguée en 2011 mais jamais véritablement appliquée.
Désormais dans l’empire du milieu qui compte quelques 300 millions de fumeurs, le non-respect de la loi anti-tabac donnera lieu par exemple, à des amendes de 1 500 euros pour les espaces incriminés et 30 euros par fumeur. De nombreuses autres dispositions contraignantes existent.
Au Cameroun, en attendant l’avènement d’une véritable loi anti-tabac, le pays doit se contenter de :
- la loi du 29 décembre 2006 interdisant la publicité sur les produits à base de tabac ;
- la lettre circulaire du ministre des Enseignements secondaires portant création des «Clubs antitabac en milieu scolaire» et faisant des établissements scolaires des «espaces non-fumeurs» ;
- la note de service du délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Yaoundé (CUY) signée le 12 juin 2007 incitant le personnel et les visiteurs à respecter le slogan « Pas de fumée à l’intérieur ».
Le gouvernement camerounais et la société civile à travers la Coalition camerounaise contre le tabac (C3T) se mobilisent pour réduire les dégâts liés au tabac dans notre pays, notamment à travers un Projet de loi anti-tabac initié depuis 2011 et qui devrait à échéance interdire de fumer dans les lieux publics et collectifs, dans les formations sanitaires et autres lieux de travail, les établissements scolaires et universitaires, les transports publics, bars, restaurants, aéroports, boites de nuit et divers autres lieux susceptibles de réunir des foules.
Ce projet de loi qui sera sous peu déposé sur la table des députés au parlement, se veut si contraignant pour les fumeurs, qu’il prévoit l’interdiction pour un fumeur, de fumer dans tous les lieux où seront présents des personnes non-fumeurs ou des personnes à risque comme des nourrissons, mineurs, femmes enceintes et malades. Le texte envisage aussi d’interdire la vente des cigarettes et produits à base de tabac aux mineurs et dans les établissements scolaires.
Pour rappel, la journée mondiale sans tabac se célèbre le 31 mai de chaque année. Le thème de cette édition 2015 célébrée dimanche dernier était : « Eliminer le commerce illicite des produits du tabac ».