Une fois de plus, le président du Cameroun Paul Biya demande la réduction du train de vie de l’Etat. Le 20 juin 2017, dans une lettre circulaire portant sur les orientations générales du projet de loi des finances 2018, il a prescrit une politique des quotas dans l’utilisation du téléphone dans les administrations publiques. La dette de l’Etat camerounais vis-à-vis de Camtel s’élève à 65 milliards de FCFA. C’est l’équivalent de 65% des 100 milliards de FCFA que représente la masse salariale mensuelle des agents de l’Etat.
Laissant le soin au gouvernement et aux parlementaires de définir la forme que prendra la politique des quotas, le Chef de l’Etat veut mettre un terme à l’usage abusif du téléphone dans les administrations publiques. Une prescription qui trahit l’agacement du président de la République qui appelle depuis deux ans à la réduction du train de vie de l’Etat. En 2015, dans une lettre similaire, Paul Biya prescrivait déjà la réduction de la dépense publique. Celle-ci est restée lettre morte puisque la même année, les ministères avaient plutôt augmenté leurs dépenses de fonctionnement.
Avec un taux de croissance prévu de 3.7%, la baisse des cours du pétrole et du cacao, le Cameroun a à nouveau sollicité l’aide du FMI. L’institution financière a autorisé un accord de prêt triennal de 390 milliards de FCFA au Cameroun le 26 juin dernier. Des signes que la dépense publique doit être plus rationnelle et plus efficiente afin d’éviter une nouvelle crise économique au Cameroun comme ce fût le cas à la fin des années 80.