• Le Cameroun se prépare pour la CAN
• Le chef du renseignement militaire entre dans l’arène
• Le Cameroun fait face à plusieurs ménaces
Les autorités camerounaises souhaitent organiser une Coupe d’Afrique des Nations sans incident sur le plan sécuritaire. Le pays durement secoué par des affrontements armés dans les régions de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, compte sur le renseignement militaire pour déjouer d’éventuelles attaques des groupes armés durant la période de la compétition internationale qui se tiendra du 09 janvier au 06 décembre 2021. Le chef de la Sécurité Militaire (SEMIL), le colonel Joel Emile Bamkoui a ainsi présidé 06 décembre 2021, un séminaire de renforcement des capacités de ses éléments. L’évènement a connu la présence d’une importante délégation de partenaires étrangers, spécialistes du renseignement militaire.
« Du 06 au 10 décembre 2021, ces jeunes officiers pour la plupart déjà déployés sur le terrain, auront droit à un partage d’expérience avec des spécialistes en matière de renseignement. Dans une dynamique voulue interactive, les participants seront capacités sur des modules tels que les techniques de veille cybernétique et de contre ingérence, la prévention des menaces sécuritaires, le rôle et la place de l’agent de sécurité militaire au sein des Forces de Défense et de Sécurité en général, et dans le dispositif de Sécurité d’un grand évènement sportif en particulier », indique une source sécuritaire.
Les menaces
Les groupes armés séparatistes qui sévissent dans les régions anglophones du Cameroun, entendent profiter de l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations au Cameroun pour exiger la libération de leurs membres. Dans une vidéo en date du 08 décembre 2021, un commandant d’ Ambazonia Defense Force (ADF) exige la libération du président de la République autoproclamée d’Ambazonie, Dr Ayuk Tabe en détention à la prison centrale de Kondengui depuis 2018 ainsi que tous les autres détenus dans les prisons camerounaises.
Au moment où le Cameroun doit rassurer les milliers de visiteurs qui s’apprêtent à participer à la CAN Total 2021 qui démarre le 09 janvier 2021, ces menaces de l’ADF remettent au goût du jour la sécurité au tour de l’organisation de la plus grande messe du football du continent africain. En effet les groupes armés séparatistes dont les actions étaient jusqu’à présent circonscrites dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et quelques fois à l’Ouest, annoncent avoir déjà positionné leurs membres dans les principales villes du pays qui sont Douala et Yaoundé. Spécialisés dans les installations des objets explosifs improvisés, ces groupes armés séparatistes constituent une véritable menace pour la prochaine CAN 2021.
Atanga Nji rassure
Les autorités camerounaises sont également préoccupées par les menaces des Amba Boys. Les ministres de l’administration territoriale Paul Atanga Nji a au cours d’une rencontre avec les gouverneurs des 10 régions du Cameroun, appelé à la fermeté et à la vigilance afin que la CAN 2021 reste un moment festif. « Pendant le déroulement de la CAN 2021, aucun écart de comportement ne sera toléré. C'est un moment festif. C'est un moment de joie », a-t-il déclaré.
Boko Haram, crise politique
Les Ambazoniens ne sont pas les seules menaces qui planent sur l’organisation de la CAN 2021. Le Cameroun est également secoué par une profonde crise politique caractérisée par l’arrestation des centaines de militants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC). Maurice Kamto, le président de cette formation politique, connu pour sa pondération a haussé le ton lors de son dernier déplacement à Douala. Il promet « la bagarre » à ceux qui leur opposent la « bagarre ». Au gouvernement, cette sortie du MRC est perçue comme une déclaration de guerre et un plan de sabotage de la CAN.
« Un homme politique a déclaré dans certains médias qu’il était prêt pour la bagarre. Mais je voudrai aussi dire que celui qui veut la bagarre doit avoir au moins les mains et les pieds pour faire la bagarre. S’il veut nous servir le vent, nous allons lui servir la tempête. S’il veut nous servir la tempête, nous allons lui servir le tsunami. Je voudrais que ce message soit bien compris. Et je dis bien, cette fois ci, quand le rouleur compresseur va commencer, il ne doit plus s’arrêter », a répondu le ministre Paul Atanga Nji.
Le Cameroun, faut-il le rappeler est également victime aux frappes régulières des groupes armés de Boko Haram dans l’extrême-nord du pays. Les terroristes islamistes créent depuis plusieurs années la terreur dans cette région du Cameroun. Les assassinats de civils et militaires y sont récurrents. A cela s’ajoute le conflit interethnique en cours dans cette région qui a déjà fait plus 30 000 réfugiés en moins d’une semaine. Le Tchad désormais terre d’accueil de ces déplacés, a déclaré une situation d’urgence humanitaire le 8 décembre 2021.